Liste Alain Jund (EELV)

Quel bilan pour la culture dans votre ville ces six dernières années ?

Strasbourg a un peu… disparu des radars

Malgré un investissement conséquent dans le domaine culturel, malgré le nombre important d’institutions culturelles – grandes scènes, orchestres, musées… – dont certaines ont vocation à rayonner hors de l’espace régional, malgré la présence de plusieurs écoles « renommées », Strasbourg n’est plus identifiée comme ville de culture et n’est plus sur les écrans radars nationaux et moins encore internationaux.

Ce qui a pu faire son identité, sa notoriété, sa spécificité à partir du début des années 90 s’est progressivement effacé ce qui conduit à une forme d’assoupissement dommageable.

Le rayonnement de nos « grandes » institutions s’est rétréci. Et c’est pourtant ce rayonnement, cette notoriété qui fondent l’investissement financier qui y est consacré.

Quels axes de politique culturelle souhaitez-vous mener en cas de victoire aux Municipales ?

Donner un nouveau souffle aux dynamiques culturelles

Cette refondation doit permettre de donner un nouveau souffle à la dynamique culturelle  strasbourgeoise. Les écologistes soutiendront en particulier :

·        L’émergence de nouvelles pratiques et de jeunes créateurs,

·        Les initiatives dans les quartiers,

·        Les projets associatifs et « solidaires » de proximité,

·        Les pratiques amateurs (locaux, appui technique…),

·        Les accès et les pratiques en milieu scolaire.

Ce renouveau devra s’appuyer sur des lieux ressources identifiés (l’OGACA remplissait partiellement cette fonction) pour l’appui aux créateurs, aux associations souhaitant s’engager dans un projet culturel, aux militants de quartier à la recherche d’un réseau, aux jeunes sortis des écoles… ; des centres de ressources capables de fournir des outils permettant de passer du foisonnement des idées à la concrétisation des projets.

Une Ville créative qui s’appuie sur le potentiel strasbourgeois

Strasbourg dispose d’un potentiel privilégié d’écoles ou de lieux de formations dans les domaines culturels :

·       Haute Ecole d’Art du Rhin – Arts Déco et Conservatoire de Musique

·       École du TNS

·       École d’Architecture et la filière architecture de l’INSA Formations universitaires – MASTER  – Politiques culturelles IEP

·       Musicologie-histoire de l’art

Ces lieux de formation font de Strasbourg une pépinière de créateurs, toutes disciplines confondues.

Strasbourg doit enraciner cette vitalité, cette créativité, ces potentialités pour réactualiser les dynamiques culturelles de la Ville. Illustration, musiques, arts plastiques, spectacles… c’est à la collectivité de leur donner les conditions de réussite.

Quel serait alors le projet culturel emblématique de la mandature à venir ?

Le transfrontalier, le rhénan et l’Eurodistrict

Strasbourg, de par son histoire et sa situation, a une responsabilité particulière : l’ouverture sur l’espace rhénan et donc une approche culturelle à 360°. Quelques initiatives intéressantes se sont ancrées dans ce territoire rhénan (à l’image du Festival Premières qui donne sa chance aux premières mises en scène de jeunes issus des écoles de théâtre de part et d’autre du Rhin). L’Eurodistrict et son territoire (parfois élargi en fonction des thématiques sur Baden-Baden, Karlsruhe ou Freiburg) doit développer cette coopération réelle, faire rayonner l’identité européenne, les cultures européennes, interconnecter les initiatives existantes et organiser un festival européen. C’est la responsabilité de notre ville de construire cet espace transfrontalier et européen dans les réalités culturelles de ses habitants et de ses créateurs.

La crise a fait fondre les budgets culturels dévolus par les collectivités territoriales : comment répondre à cet état de fait ?

Rebattre les cartes

Il ne s’agit pas de diminuer les budgets consacrés à la culture mais de refonder le cadre sur lequel ils sont basés. L’impératif est de « dégager des marges » pour donner un nouveau souffle. Cette « marge » représente 5 % sur 5 ans. Elle concernera en priorité les grandes institutions auxquelles seront demandés : effort de sobriété, communication plus ciblée, moins dispendieuse, prise en compte de l’empreinte environnementale (déplacements, routage, impressions,…) et davantage de mutualisation. Cette refondation est la clé de toute évolution et de tout changement en encourageant également mécénat, partenariat, parrainage… Elle s’appuiera sur les dynamiques citoyennes avec d’autres collectivités et organismes publics intervenant sur le territoire (Région, Département, Etat, Université, Europe,…) et sur l’Agenda 21 de la Culture, adopté par bien d’autres villes et qui inscrit la culture comme 4ème pilier du développement durable.

Comment la culture peut-elle encore constituer un levier de croissance ?

La reproduction sociale est trop souvent la règle ; dans le domaine de la culture en particulier. Des équipements culturels ne font pas une politique culturelle. Cette priorité d’être dans la ville doit fonder notre manière d’appréhender la culture pour tous. Pour les écologistes, la présence de la culture dans la ville, dans toute la ville, constitue une orientation centrale car elle contribue au vivre ensemble, à la découverte, à la curiosité, parfois aux agacements, mais c’est à partir de ce mode de « concevoir » la culture que nous contribuerons à la cohésion sociale et au faire société. La vocation de la culture dans notre ville et dans notre agglomération, relève d’abord des fonctions de création/diffusion. Mais la culture est également un véritable vecteur d’emploi et d’activité ; cette place dans le domaine de l’emploi, trop souvent méconnue est pour partie structurellement précaire. Plus de 8 000 personnes, à Strasbourg, exercent une profession culturelle et parmi eux plus de 40 % dans une structure culturelle. La localisation, à Strasbourg, de nombreuses écoles et centres de formation est directement liée à la place qu’occupe l’emploi culturel sur l’agglomération.

 

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