Les Grand Blanc présentent Halo

© Romain Ruiz

Les Messins de Grand Blanc reviennent avec Halo, album en forme de quête de la couleur et d’ode à l’amitié. Entretien avec Camille, la voix éthérée du groupe electro pop.

Quatre ans qu’on attendait cet album… Que s’est-il passé pendant tout ce temps ?
La vie. D’abord, il y a eu le confinement, qui est tombé quand on venait juste de s’installer dans une maison de la campagne picarde pour composer. On devait y passer quelques jours, on y est restés plusieurs mois. Une sorte de retraite collective ! Puis, il y eut la décision de monter notre propre label et de sortir cet opus en indépendants. Cela prend du temps, mais on est plutôt fiers du résultat !

Grand Blanc © Romain Ruiz
Grand Blanc © Romain Ruiz

Pourquoi avoir donné le nom de Parages à votre label ?
C’est ainsi que nous désignions le territoire qui était le nôtre pendant cette coloc’ à quatre : la maison, le jardin, la forêt toute proche. Notre maison de disques renvoie à ce lieu où l’on s’est recentrés sur ce que c’est de former un groupe, sur notre amitié, et où l’on pouvait sortir tous les sons qu’on voulait, quand et comme on l’entendait.

L’extérieur est très présent sur cet opus…
Oui, les “parages” s’y sont invités. On avait un studio avec des micros ouverts dans le grenier, et un velux donnant sur le jardin. On entendait sonner les cloches au loin dans chacune des maquettes… alors nous avons intégré tout ce réel et ces moments de vie dans la facture du disque. Sur L’Immensité, on entend la pluie battre les carreaux, Oiseau a été enregistré au magnétophone dans la forêt, etc.

Avec Halo, Grand Blanc, qui nous a habitué à de la musique plutôt sombre, entamerait-il un virage vers la lumière ?
Le titre est un clin d’oeil à l’histoire qu’on se racontait pour construire l’album. On lit énormément de science-fiction depuis trois ans et on s’était inventés un récit de quête, très inspiré du livre de Derek Jarman, Chroma. On s’imaginait un monde dont la couleur avait disparu et qu’il nous fallait retrouver. L’idée de départ était que, d’une chanson à l’autre, on traverse différentes nuances, pour parvenir, à la fin, à une sorte d’horizon irisé. Vous savez, comme quand vous tournez très vite un disque chromatique et que vous ne voyez plus que du blanc… Un grand blanc [rires], mais riche de tout le spectre lumineux !

Grand Blanc © Romain Ruiz
Grand Blanc © Romain Ruiz

Votre univers est-il toujours aussi narratif ?
On a besoin de s’inventer un chemin à suivre pour créer, tout en acceptant que chaque auditeur en change ensuite le sens et l’interprétation. Nos textes ont un caractère très polysémique : c’est la condition, pour nous, de leur poésie.

C’est aussi un album beaucoup moins rock, plus dépouillé…
Plus apaisé, oui, avec plus de silences. Il était important qu’il porte la marque physique du temps qui passe et des conditions qui l’ont vu naître. Il y a en outre une forme de retour à nos premières amours : la folk qu’on écoutait adolescents et les instruments acoustiques, notamment la harpe et la guitare

Et vous allez le présenter chez vous, en concert à Metz !
Oui, retour aux Trinitaires, là où tout a commencé il y a dix ans !


Aux Trinitaires (Metz) vendredi 12 mai
citemusicale-metz.fr

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