Last but not least / The Plug

Photo : Eric Chenal

Vous venez du street art. Quelle est votre dernière prise de courant peinte dans la rue ?

C’était il y a deux semaines, à Luxembourg. L’idée est de “débrancher” la ville. Ça me défoule, par exemple, de “débrancher” des distributeurs de banque : elles te prennent de l’argent juste parce que tu en retires ! C’est une rébellion adolescente, aussi engagée qu’un album des BB Brunes, mais bon…

Allez-vous abandonner les ruelles et trottoirs pour les galeries d’art contemporain ?

Jamais. Je viens de la rue et je ne trahis pas mes origines. Mes influences urbaines se reflètent dans mon travail, c’est indéniable, mais de manière détournée, métaphorique ou poétique.

La dernière fois qu’on vous a demandé d’expliquer votre travail, qu’avez-vous répondu ?

Rhabille-toi d’abord ! 

If the Kids are United (Russia)

Une de vos pièces se nomme I Love You but I’ve Choosen Darkness. Ce titre – étrange pour quelqu’un qui travaille avec la lumière… – est un clin d’œil à un groupe rock. Quels sont vos derniers coups de cœur musicaux ?

Cette œuvre est faite à partir d’une table que j’ai récupérée dans un centre de shoot pour toxicos. Il y a eu quelques OD dessus… Mon travail consiste à sortir le beau de la violence, mais là, c’était assez dur, d’où ce titre sombre. Pour ce qui est de la musique, je suis un malade de ska, de oï et de punk. Je suis un Fred Perry boy de la première heure !

Fate will tear us apart (Stefano) consiste en la retranscription, en néons, de la ligne de destinée de la main d’un détenu. Vous vous intéressez beaucoup à ceux qui vont vivre leurs derniers jours derrière les barreaux…

Je m’intéresse aux codes et aux valeurs des milieux considérés comme marginaux et violents. Je travaille beaucoup en immersion afin de transformer les chutes en envol. La marginalité, c’est ce qu’il a de plus beau : Take a walk on the wild side !

If the Kids are United (Russia)

Avec votre installation vidéo Hooligan’s Pilgrimage, vous faites le parallèle entre les tribunes d’un match de foot et une procession religieuse. Les supporters sont les derniers des croyants ?

Les croyants de toute sorte, comme les supporters, se mettent sur la gueule… mais j’ai plus de respect pour les hooligans car ils se battent à la régulière.

Dans vos installations, il y a beaucoup de barrières anti-émeutes. Quelle fut votre dernière manif’ ?

Pour réclamer plus de moyens dans la lutte contre le graffiti !

Dernières réalisations.

Deux néons de la série Fate will tear us apart prochainement présentés lors de Sélest’art.

Propos recueillis par Emmanuel Dosda

Né en 1978 à Messancy en Belgique, The Plug vit et travaille à Luxembourg – www.the-plug.be – il exposera à l’occasion de Sélest’art, du 24 septembre au 30 octobre, à Sélestat (au Frac Alsace, à la Médiathèque, la Bibliothèque Humaniste, etc.)

03 88 58 85 75 – www.selest-art.fr


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