La folle journée

Photo de Carla Rosa Martinez

Jazz, répertoire contemporain, cabaret, world… Musiques éclatées mixe les styles dans un parcours strasbourgeois en dix stations. Initiateur du projet, le compositeur Paul Clouvel en décrit l’essence.

Pour sa deuxième édition, Musiques éclatées reste fidèle à la recette qui a fait son succès, accueillant 1 700 spectateurs et en refusant 500, l’an passé : une journée, dix concerts gratuits. Quel est l’objectif de l’événement ?
Notre premier désir est de montrer la vitalité de la scène musicale strasbourgeoise et de permettre à de nouveaux publics d’aller à la découverte de sonorités variées dans des endroits décalés. Ce n’est pas tous les jours, par exemple, qu’on peut entendre un concert dans le grand escalier des Galeries Lafayette. Les filles de Voix de Stras’ y créeront une version a cappella très contemporaine des Quatre Saisons de Vivaldi signée Arturo Gervasoni (15h).

Comment les ensembles ont-ils été choisis ?
Nous avons souhaité mêler les musiciens reconnus tel Accroche Note (17h, Hôtel de Ville) – proposant un programme 100% Aperghis – et les jeunes pousses comme Roots 4 Clarinets (12h, MAMCS) dont les membres se sont rencontrés à la Haute École des Arts du Rhin. Voilà un quatuor de clarinettes qui monte.

La plupart des ensembles retenus ne se contentent pas d’explorer le répertoire, mais expérimentent…
L’aspect recherche est essentiel pour nous. Il ne suffit pas de se mettre derrière un pupitre et de jouer des œuvres bien connues, mais de commander des partitions à des compositeurs, d’innover dans les modes de jeu, de croiser les disciplines, de repenser le rapport à la scène. La rencontre entre la musique électronique d’ErikM et l’univers hypnotique d’HANATSU miroir dans la crypte de la Cathédrale (14h) promet, par exemple, tout comme le contrebassiste Stéphane Clor qui donnera Perturbation Locomotive dans une chambre de l’Hôtel Graffalgar (11h), un spectacle expérimental envoûtant, où le temps et l’espace se distendent.

Il s’agit d’un parcours cohérent que le public peut suivre, allant de station en station, découvrant la cité sous un jour nouveau…
C’est aussi un de nos désirs : celui qui suivra ce marathon découvrira des univers très variés, parfois bien balisés comme celui du Duo Absinthes (19h, AEDAEN Gallery) pour un programme cabaret autour de Kurt Weill, parfois très surprenant comme le tango du XXIe siècle du quatuor de saxophones RE/ SONO (18h, Opéra).


Dans dix lieux (Strasbourg), samedi 30 mars
musiques-eclatees.fr

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