La belle saison


Photo de C2Images/ Opéra national de Lorraine

Directeur de l’Opéra national de Lorraine depuis 2001, Laurent Spielmann entame sa dernière saison à la tête de la maison nancéienne qui fête ses cent ans. Deux bonnes raisons de le rencontrer.

À la fin de votre mandat, de quoi êtes- vous le plus fier ?

Je suis particulièrement heureux de la forte reconnaissance internationale acquise par l’Opéra national de Lorraine, grâce principalement à des productions d’œuvres baroques comme Artaserse de Leonardo Vinci (2012) ou Le Messie de Haendel pour lequel le metteur en scène Claus Guth faisait sa première apparition en France, en 2009.

Comment avez-vous pensé cette ultime saison ?
J’ai voulu qu’elle soit à la fois le miroir de ce que j’ai pu apporter ici et un reflet de l’histoire de la maison. Elle s’ouvre et s’achève ainsi symboliquement par deux pièces du très grand répertoire italien : Aida de Verdi (jusqu’au 04/10) et Madama Butterfly de Puccini (23/06-02/07). Pour le reste, j’ai cherché à installer des équilibres…

Quel cocktail proposez-vous ?
Une opérette, La Belle Hélène (14-23/12), un opéra baroque, La Divisione del Mondo de Giovanni Legrenzi (20-27/03) que nous avons coproduit avec l’Opéra national du Rhin1, une maison qui m’est chère2, et une absolue découverte, Les Hauts de Hurlevent de Bernard Herrmann (02-12/05) qu’on connaît comme compositeur de musique des films d’Hitchcock ou Welles. Sans oublier une création mondiale, car il m’est toujours apparu essentiel de maintenir le lien avec la musique d’aujourd’hui, 7 Minuti de Giorgio Battistelli (01-08/02) qui parle de la dignité au travail, posant la question : jusqu’où est-on prêt à aller pour garder son emploi ?

C’est le directeur de la Manufacture, Michel Didym, qui en assurera la mise en scène…

C’est également un des enjeux de ce centenaire : travailler en étroite synergie avec les acteurs culturels de la ville et exploiter les synergies. Nous avons ainsi monté des projets avec le Conservatoire, les Médiathèques, le Musée des Beaux-Arts qui organise une grande exposition (09/11-24/02, Galerie Poirel), etc.

Quel en sera le thème ?
Elle revient sur 300 ans d’histoire lyrique à Nancy, puisque le premier théâtre avait été créé par Francesco Galli da Bibiena en 1709. Ne servant plus, le Théâtre de La Comédie sort de terre en 1758 à l’initiative de Stanislas à l’emplacement de l’actuel Musée des Beaux- Arts. Totalement détruit par un incendie en 1906, il renaît de ses cendres… de l’autre côté de la place, en 1919.

En 1919, le soir de la réouverture a été donné Sigurd d’Ernest Reyer : n’aviez- vous pas envie de remettre cette rareté au goût du jour ?
Nous allons le donner en version concertante le 14 octobre 2019, cent ans jour pour jour après l’inauguration des lieux : ce sera l’occa- sion de découvrir le “Wagner français”.

 


Programmation complète sur opera-national-lorraine.fr

1 L’œuvre sera donnée à Strasbourg, Mulhouse et Colmar du 8 février au 9 mars 2019
operanationaldurhin.eu
2 Laurent Spielmann l’a dirigée de 1991 à 1997

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