Humour de cimetière

Plus d’un an qu’il attendait ça. Michel Didym retrouve un Théâtre de la Manufacture tout rénové, tout beau qu’il inaugure avec la création des Chroniques d’une haine ordinaire de Desproges.

Du bien, là où ça fait mal ! La saison théâtrale nancéenne débute sous la houlette d’un rapporteur inégalé, pourfendeur de son temps, de nos petites mœurs et grands travers. Le directeur de la Manufacture new-look, Michel Didym, souhaite en faire « une utopie partagée, un lieu où être engagés ensemble, dans le débat du monde ». Quoi de mieux que « la langue fracassante et jubilatoire » de Pierre Desproges dont « la pensée du monde et le regard acéré mettent à nu nos aspirations ». Après Les Animaux ne savent pas qu’ils vont mourir, le metteur en scène s’attaque à un versant plus sombre et ambivalent de l’artiste, des pages méconnues dans lesquelles l’irrévérence tutoie la subtilité pour mieux remuer l’inconfort de nos idées. Sur scène, deux comédiennes charismatiques, Christine Murillo et Dominique Valadié, portent avec finesse les subtilités de textes audacieux, drôlement graves, dangereusement jouissifs qui ne reculent devant aucun sujet : « La mort est la chose la plus extraordinairement amusante du monde puisqu’elle atteint dans l’absurde des sommets inaccessibles à tous les autres avatars de la condition humaine. » Du Desproges, sans peurs et sans reproches.

À Nancy, au Théâtre de la Manufacture, du 14 au 22 septembre
03 83 37 42 42 – www.theatre-manufacture.fr
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