Festival international de Colmar : entretien avec Alain Altinoglu

Alain Altinoglu © Marco Borggreve

Après le long mandat de Vladimir Spivakov, le Festival international de Colmar s’offre une nouvelle jeunesse. Rencontre avec le chef d’orchestre Alain Altinoglu, son directeur artistique.

Directeur musical du HR-Sinfonieorchester Frankfurt et du Théâtre royal de la Monnaie (Bruxelles), vous programmez votre première édition du festival : quelle dynamique souhaitez-vous impulser ?
Je vais essayer de bâtir un festival à mon image [rires], un événement joyeux, qui s’adresse au public le plus large possible, tout en restant extrêmement exigeant artistiquement. Mon désir est aussi de développer des formats nouveaux, comme la Colmar Symphonic Mob (08/07) où les amateurs jouent des tubes du classique avec les professionnels.

Festival International de Colmar : Alain Altinoglu © Marco Borggreve
Festival international de Colmar : Alain Altinoglu © Marco Borggreve

Vous avez aussi choisi de mêler musique et gastronomie avec un concert “éveil des sens” : de quoi s’agit-il ?
J’ai convié le chef étoilé Éric Girardin à offrir au public son interprétation d’un programme fait de deux pages de Moussorgski – l’ouverture de La Khovanchtchina et ses célèbres Tableaux d’une exposition – et du Concerto pour violon de Khatchatourian. Il proposera de petites bouchées à déguster en écoutant les oeuvres, entrant en résonance avec elles.

Le festival propose toujours trois horaires et trois lieux (Koïfhus à 12h30, Théâtre municipal à 18h et Église Saint-Matthieu à 20h30)…
Dans la première série de concerts, j’ai souhaité faire découvrir de jeunes artistes du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Paris, où j’enseigne, tandis que la seconde est dédiée au répertoire chambriste. La soirée est consacrée au grand orchestre. J’ai par ailleurs voulu dresser des ponts entre les concerts dans une même journée.

Qu’entendez-vous par là ?
Prenons un exemple : vendredi 7 juillet à 18h, le pianiste Cédric Tiberghien et Éric Génovese, de la Comédie française, interprètent Enoch Arden, un mélodrame de Richard Strauss, tandis qu’à 20h30 on pourra entendre une autre rareté du compositeur, son Concerto pour hautbois, par l’immense François Leleux.

Votre programmation est d’un grand éclectisme…
Je souhaite en effet présenter le répertoire le plus large possible, allant du baroque à la musique contemporaine : l’Academy of St Martin in the Fields fera, par exemple, dialoguer Jean-Sébastien Bach et Michael Tippett (12/07). Le plus important demeure l’adéquation entre l’interprète et l’oeuvre : je vais ainsi ouvrir le festival avec mon orchestre de Francfort par la Symphonie n°4 de Mahler (05/07), un compositeur qui est dans son ADN, puisqu’il en a enregistré une intégrale marquante dans les années 1980 sous la baguette d’Eliahu Inbal.


Au Koïfhus, au Théâtre municipal et en l’Église Saint-Matthieu du 5 au 14 juillet
festival-colmar.com

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