Émilie Capliez présente sa pièce féministe “Quand j’étais petite, je voterai”

© André Muller

Émilie Capliez recrée Quand j’étais petite, je voterai, œuvre féministe mêlant humour et pédagogie, sur le thème de la citoyenneté.

Inspirée du livre jeunesse Quand j’étais petit, je voterai de Boris Le Roy, l’histoire présente trois collégiens, en lice pour le titre de délégué de la classe. Une course au pouvoir qui oppose la déterminée Lune, le gentil Anar et le méchant Cachot, surnommé ainsi pour ses tendances tyranniques. Deux ans après un premier projet de création interrompu par la Covid-19, cette version retravaillée fait de la figure féminine son personnage principal. « Elle se questionne sur le sens du mot pouvoir et sa légitimité à y prétendre », explique Émilie Capliez, co-directrice de La Comédie de Colmar. « Nous avons fait en sorte de renforcer ses propos, de mettre à jour le texte de l’auteur, échangeant avec lui pour creuser la problématique sociale de la place des femmes dans la société. Je l’admets, c’est un projet militant à 100%. » Les interprètes de Lune et Cachot se glissent aussi dans la peau de la directrice, puis d’un professeur, surveillant, cantinier et arbitre, les transitions entre chaque rôle s’effectuant à vue, dans un rythme particulièrement soutenu. Un challenge renforcé par la présence de modules en bois mobiles – permettant de présenter le spectacle dans tous types de lieux –, avec lesquels composent sans cesse les jeunes artistes. Dans cette tournée Par les villages d’Alsace, une immense urne de près de quatre mètres carrés centralise l’attention. Transparente, cernée par des cordons LED, elle brille dans une semi-obscurité permanente et accueille les bulletins déposés au fur et à mesure par les adolescents. Lune s’y allongera, afin de procéder au dépouillement. De part et d’autre trônent deux bureaux, dont le plan de travail s’illumine au fil des événements et des prises de bec des écoliers. Comme une journée de cours, les sonneries d’interclasse découpent l’action à intervalles réguliers. Basses et morceaux créés sur ordinateur rajoutent une pointe de punch à cet ensemble empreint de malice.

Vers un autre langage
Le défi suivant – et pas des moindres – offre aux comédiens l’opportunité de travailler une nouvelle facette de leur art : l’intégration momentanée d’une quatrième personne. À l’occasion de la dernière représentation (05/12, Comédie de Colmar), la traductrice en langue des signes Julie Plantevin s’associe au trio afin d’adapter la pièce pour un deuxième public. Loin d’être recluse dans un coin de la scène, elle s’insère complètement dans le jeu et participe à ce qu’une situation parlée fasse sens pour une audience malentendante. Par exemple, « les sourds ne s’appellent pas par leurs prénoms, donc dans certains cas, il faut trouver des astuces », confie-t-elle.

Émilie Capliez
© André Muller

En tournée à Breitenbach (04/11), Vogelgrun (07/11), Sundhoffen (14/11), Eguisheim (15/11), Zimmerbach (18/11), Muntzenheim (21/11) et Colmar (24/11-05/12), puis dans d’autres villages du Haut-Rhin du 4 avril au 1er juin 2024 (dès 9 ans)
comedie-colmar.com

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