Cri de danse

© Renato Mangolin

La compagnie Suave présente Cria qui expose la vie quotidienne dans les favelas de Rio.

Invitée en 2007 par une ONG à donner des cours de danse dans les favelas de Rio, la chorégraphe Alice Ripoll y a depuis constitué deux collectifs (REC et Suave) qui mêlent danses urbaines (break-dance, hip-hop) et influences traditionnelles (samba, capoeira). Cria est la deuxième création de Suave. Ses dix danseurs, amateurs devenus professionnels, défilent latéralement sur scène les uns après les autres. Groupés, le rythme rapide et intense accompagne des mouvements d’exultation de fête, bruts et hyper-sexualisés. En solo, la danse se fait mélancolique et incertaine, presque craintive, sans aucune musique pour l’assister. Cria, qui vient de la polysémie du verbe criar1, pointe une « violence légalisée et autorisée par le nouveau gouvernement brésilien » à travers l’exposition d’une plaque de rue au nom de Mariella Franco2 et de slogans comme « Dehors Bolsonaro ». Cette brutalité s’est imposée dès la conception de la chorégraphie, lorsque certaines répétitions ont dû être annulées, le quartier ployant sous les règlements de compte.


À Pôle Sud (Strasbourg), samedi 8 et dimanche 9 octobre
pole-sud.fr

1 Créer, crier et élever
2 Conseillère municipale et activiste de Rio victime d’un assassinat politique en 2018

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