Comme chiens et chats

© Mathieu Pelletier

En s’invitant dans l’univers de Tomi Ungerer, la compagnie Les Anges Nus revendique un théâtre « burlesque et résistant ». Hymne à la tolérance, fable antiraciste, Flix, présenté dans le cadre des Régionales, séduit les petits par son humour irrésistible et les grands grâce à la force de son message. Ou vice-versa.

Théo et Alice Lagriffe ont le bonheur de vous annoncer la naissance de leur petit Flix. Jusque là, rien d’anormal. Sauf que le bébé est un chiot. Et que ses parents sont des… chats. On ressort l’arbre généalogique où plane une sombre amourette entre une aïeule du papa et un chien. Les caprices de la génétique ont fait le reste. À Chatville, toute la communauté féline est en émoi. Les réactions des uns et des autres ne se font pas attendre : le petit est rejeté de toutes parts. Les médias n’hésitent pas à le qualifier de « monstruosité génétique » ou « d’erreur de la nature ». Souvent maltraité par ses camarades, son enfance n’est pas rose. Pourtant, il va grandir dans une famille aimante, où la communication est possible car Flix parle chien avec un accent chat. Pour faire de lui un vrai chien citoyen, son parrain Médor le conduit à l’école et lui fait découvrir la grande ville. Mais un événement va changer le cours de son existence. En sauvant la vie d’un chat qui était en train de se noyer, il devient un héros. Grâce à son courage, il est enfin accepté. Et puis, un beau jour, tandis qu’il se promène à Clébardville, de l’autre côté de la frontière, ce qui devait arriver arriva : la rencontre avec Mirzah, une mignonne caniche, coup de foudre, mariage… et bébé ! Évidemment, on n’est pas au bout de nos surprises.

Des albums pour la jeunesse de Tomi Ungerer, on connaît mieux Les Trois brigands ou Jean de la Lune, le cinéma étant passé par là. En choisissant d’adapter Flix, publié en 1997, Marion Goetz, metteuse en scène et comédienne de la compagnie strasbourgeoise Les Anges Nus, porte les « valeurs fondamentales » affirmées par l’auteur alsacien et partage son engagement « contre toutes les formes d’injustice et d’intolérance ». Elle s’est aussi amusée à recréer un univers où la technique du clown et le jeu croisent la manipulation d’objets qui « ont une place de choix chez Tomi Ungerer. Ils sont vivants, animés, incongrus et drôles. Le plus souvent, ils racontent une histoire dans l’histoire ». Sur scène, les objets foisonnent et deviennent des personnages à part entière. Symbolique, une grande bouche animée témoigne de façon cocasse du traitement déformé de l’information par la presse à scandale. L’humour est grinçant, la plume d’Ungerer est féroce et pourtant si tendre. Tout est bien qui finit bien : Flix, par sa double culture, devient le lien entre les deux communautés, que si peu de choses, au fond, sépare.

À Rixheim, à La Passerelle, mercredi 16 octobre
www.la-passerelle.fr

À Cernay, à l’Espace Grün, vendredi 18 octobre

www.espace-grun.net

À Kembs, à l’Espace Rhénan, mercredi 6 novembre
www.espace-rhenan.fr

À Dannemarie, au Foyer de la Culture, mercredi 13 novembre
www.dannemarie.fr

À Orbey, au Cercle, mardi 26 novembre
www.cinemaorbey.fr

À Fislis, à la salle des fêtes de Koestlach, vendredi 29 novembre
www.ccja-jura-alsacien.net

À Schiltigheim, au Brassin, mercredi 4 décembre
www.ville-schiltigheim.fr

À Bischwiller, au Centre culturel Claude Vigée, vendredi 6 décembre
www.mac-bischwiller.fr

À Obernai, à l’Espace Athic, mardi 21 janvier 2014
www.espace-athic.com

À Haguenau, au Théâtre Municipal, samedi 25 janvier 2014
www.relais-culturel-haguenau.com

 

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