Ça mute !

Les Nuits électroniques de L’Ososphère sont un concept qui – par choix ou contrainte – ne cesse d’évoluer. Un festival caméléon, mouvant, mutant, à l’image de la musique de Brodinski, une des têtes d’affiche de cette édition.

« Ososphère must be built » qu’ils disaient… Le festival se réinvente à chaque édition, se déployant dans l’ensemble du quartier de La Laiterie, investissant l’entrepôt Seegmuller (bâtiment abritant aujourd’hui le Shadok) ou plongeant le site de la Coop sous une avalanche de pixels et de décibels. Depuis 2012, Oso avait trouvé sa vitesse de croisière au Port du Rhin où se mariaient, dans une parfaite harmonie très berlinoise, beats techno et patrimoine industriel. Sauf que – coup de théâtre de dernière minute – le Service départemental d’Incendie et de Secours du Bas-Rhin a tardivement informé qu’elle ne délivrerait plus d’autorisation temporaire à l’équipe de la manifestation qui a dû trouver, dans l’urgence, une solution de repli. C’est donc à La Laiterie qu’aura lieu l’événement décidément en constant work in progress. Même si les Nuits électroniques voient leur jauge divisée par cinq (5 000 places à la Coop, 1 000 à La Laiterie : la billetterie va en pâtir), le line up n’aura pas trop souffert de ce bouleversement impromptu. Ainsi, nous aurons bien rendez-vous avec l’electro orientale d’Acid Arab, les BPM secs de Boris Brejchka, les rêveries mécaniques de Max Cooper, la techno experte de Chris Liebing, l’electro “magnifique” de Jacques ou le hip-hop transgenre de Brodinski.

Ce dernier côtoie le gratin US, de Shakira à Kanye West en passant par Theophilus London. Artistiquement et humainement proche de Yuksek, Gesaffelstein ou du regretté DJ Mehdi, le frenchie ne fréquente pas que les milliardaires à l’ego surdimensionné, mais aussi des b-boys de Chicago ou de L.A. Ce drogué de musique ne craignant pas l’overdose est parti aux États-Unis dégotter quelques MCs (ILoveMakonnen, Bloody Jay…) qui posent leur flow sur un premier album, Brava, édité par Warner, gonflé aux featurings et aux sons bien fat. Le producteur originaire de Reims (comme The Shoes, également à l’affiche de L’Oso) n’aime pas la solitude des studios : accompagné de toute sa fine équipe, Brodi’ (qui ne fait pas dans la broderie) a mis sur pied un disque mêlant ses influences – rap, techno, house, indus –, sombre et puissant à écouter au volant de sa voiture tunée, sous les stroboscopes.

À Strasbourg, à La Laiterie, samedi 19 septembre et du 24 au 26 septembre

+33 (0)3 80 237 237

www.artefact.org/lososphere

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