Olivier Dubois clôt son triptyque consacré au Sacre du printemps avec For Gods Only, transformant l’ex-danseuse étoile Marie-Agnès Gillot en samouraï.
Après Prêt à Baiser (2012) et Mon Élue Noire (2015), où il entamait de premières dissections chorégraphiques et proposait une nouvelle lecture du Sacre du printemps de Stravinsky, sur lequel évoluaient les interprètes, Olivier Dubois explore, avec ce troisième volet, la question de la légende et du sacrifice. Pour l’illustrer, nulle n’est mieux placée que l’ancienne danseuse étoile Marie-Agnès Gillot.
En 2018, trente-trois ans après ses débuts, elle quitte l’Opéra de Paris et incarne donc parfaitement cette icône du passé, coincée dans le souvenir qu’en ont gardé ses contemporains. Vêtue de l’armure traditionnelle japonaise – du kabuto, le fameux casque guerrier, en passant par la jupe et les épaulières de protection –, elle devient une autre figure mythique, d’abord assise et immobile, avant de se déplacer lentement, repliant les bras sur sa poitrine, poings serrés. Les extensions se font ensuite plus rapides et viscérales, au rythme des mouvements de la musique. D’abord indistinct, le décor se précise, impressionnante reproduction du torii, portail sacré nippon, dans lequel elle se glissera tout au long de la représentation.
Au Carreau (Forbach) vendredi 16 mai
carreau-forbach.com
