Chant d’automne pour la Culture ?!

Malgré la douceur climatique gluante qui enveloppe un mois d’octobre, phénomène qui devrait convaincre le dernier carré des lecteurs climatosceptiques, un automne glacial grille nos âmes, à la semblance de celui chanté par Baudelaire : « Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres / Adieu, vive clarté de nos étés trop courts / J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres / Le bois retentissant sur le pavé des cours. » Plus loin dans le poème, il est question d’un échafaud qu’on bâtit… Mortifère. Tout comme la situation dans laquelle se débat la culture : considérée comme une variable d’ajustement par bien des décideurs politiques, ce secteur économique à part entière, générateur d’emploi, d’attractivité et de valeur ajoutée, est sacrifié sur l’autel de la crise, comme si sa place était négligeable.

Ne cherchons pas ici d’actes politiques majeurs à la symbolique forte, de ceux en vigueur dans les régimes totalitaires. Rien de tout cela dans notre douce France. Non, simplement des décisions isolées, souvent de petite ampleur – mais les petits ruisseaux font de puissants fleuves –, des micro-agressions usantes pour les organismes : coups de rabot subreptices dans des budgets déjà à l’os, saupoudrages erratiques ayant la fâcheuse tendance de mixer animation et culture, fermeture d’un musée un jour de plus qu’auparavant, suppression (ou absence de renouvellement) d’un poste par-ci, d’un autre par-là, équipements majeurs laissés en déshérence, etc., etc. Sans compter l’absence d’un bouclier protecteur permettant de compenser la flambée du coût de l’énergie pour nombre de maisons ! La culture, qui avait été soutenue pendant la pandémie, est en train de craquer, comme avant elle l’hôpital public et l’éducation nationale. Les conséquences à long terme seront tragiques pour un écosystème où institutions, intermittents, magazines spécialisés, fournisseurs (liste largement non exhaustive) devraient jouer une partition harmonieuse. Ce n’est pas le cas.

Nous lançons un appel pour que la culture soit considérée non plus seulement comme un besoin essentiel, mais aussi comme un élément économique majeur de notre société !

  • Les premiers signataires : Créa – Momix (Kingersheim) • Django (Strasbourg) • La Filature (Mulhouse) • Le Manège, scène nationale (Reims) • MA scène nationale (Pays de Montbéliard) • Festival Musica (Strasbourg) • Festival Nancy Jazz Pulsations • Opéra de Reims • Produc-Son (Hoerdt) • Théâtre de la Manufacture, CDN (Nancy) • Théâtre National de Strasbourg • MCOmedia (Kostar et Wik)…
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