Sarkhollande (comédie identitaire), nouveau duo présidentiel pour Léo Cohen-Paperman

Illustration de Laurane Perrot

Sarkhollande (comédie identitaire), la nouvelle création de Léo Cohen-Paperman, passe au crible les mandats de deux nouveaux présidents de la Ve République. 

S’inscrivant dans la série Huit rois (nos présidents), lancée par la Compagnie des Animaux en Paradis en 2020, Sarkhollande (comédie identitaire) succède à trois spectacles consacrés à Chirac, Mitterrand et Giscard d’Estaing. Dans ce quatrième tête-à-tête avec un chef d’État français, le metteur en scène et co-auteur de la pièce, Léo Cohen-Paperman, choisit d’en mettre deux en miroir : « À leur manière, ils ont désacralisé la fonction présidentielle », explique-t-il. « Sarkozy, en étant obsédé par l’idée de montrer qu’il était jeune. Il se mettait en scène en train de faire son jogging, dans sa relation avec Carla Bruni… Les gens n’avaient jamais vu un Président se comporter ainsi, et il était convaincu que cela en rajeunissait l’image. Il en parle comme s’il s’agissait d’un job, alors que dans l’imaginaire des Français, c’est quand même l’héritage d’un pouvoir royal. » Et de poursuivre : « Hollande, en voulant montrer un homme normal, est finalement arrivé à faire la même chose. Vouloir être normal est antinomique dans cette fonction verticale, car tu ne l’es pas, tu es le premier d’entre nous et tu nous incarnes. C’est aussi la dernière fois qu’on aura une alternance droite-gauche, avant l’arrivée de Macron et ses affrontements avec Le Pen. » Une présentation en deux parties est donc de mise : d’abord un stand-up, puis un show clownesque. 

Léo Cohen-Paperman © Valentine Chauvin

« Au début, le public se trouve devant un rideau, façon soirée ouverte », précise Léo Cohen-Paperman. Les interprètes singent leurs personnages avec le plus de précision possible – mimiques, voix, intonation –, revenant sur les moments marquants de leurs quinquennats respectifs, dans une scénographie « extrêmement simple où apparaît un projecteur en poursuite. » Nicolas Sarkozy est en bras de chemise, tandis que François Hollande arbore un maquillage de clown. « Beaucoup d’intuition a motivé ces choix. Sarkozy incarne un certain rapport à l’amour de soi. À cette époque, c’était aussi un peu l’âge d’or du stand-up, avec le Jamel Comedy Club. De l’autre côté, Hollande prend l’apparence d’un clown car, même s’il essaie de faire quelque chose, il rate à chaque fois. Il y a cette forme de splendeur de l’échec perpétuel », continue le metteur en scène. Le représentant de l’UMP raconte par exemple sa victoire, le soir de l’élection, « le plus beau jour de sa vie professionnelle, mais aussi le pire de sa vie personnelle, puisqu’il comprend que Cécilia ne reviendra pas. » Quant au vainqueur socialiste, « il débarque avec une valise, dont il sort un téléphone pour appeler Obama et lui dire de bombarder la Syrie… avant de se faire raccrocher au nez. On le voit aussi essayer de recoller des billets de cent euros avec du scotch, pour matérialiser la crise financière. » Et qui dit numéro comique laisse également supposer interactions avec les spectateurs… 


Au Nouveau Relax (Chaumont) jeudi 2 et vendredi 3 octobre, au CCAM (Vandoeuvre-lès-Nancy) mardi 7 et jeudi 8 octobre, au Théâtre Louis Jouvet (Rethel) vendredi 17 octobre, à Bords 2 Scènes (Vitry-le-François) mardi 4 novembre, à Transversales (Verdun) jeudi 6 novembre, au Théâtre du Pilier (Giromagny) dimanche 9 novembre, au TCM (Charleville-Mézières) jeudi 13 novembre, à l’Espace Jean Vilar (Revin) vendredi 14 novembre, au Carreau (Forbach) mardi 18 novembre, à 13e sens (Obernai) mardi 2 décembre, à la MAC (Bischwiller) mercredi 3 décembre et à l’ACB (Bar-le-Duc) jeudi 26 et vendredi 27 mars 2026

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