COOPératif

Intrusion au centre névralgique de la Coop, au Port du Rhin, nouveau lieu investit par le festival Ososphère qui offre un dialogue entre cultures électroniques et patrimoine industriel.

« L’entreprise qui accueille le festival a bien compris que nous n’étions pas insensibles à son histoire et que nous n’allions pas “pirater” le lieu. Il ne sera ni effacé, ni travesti », insiste Thierry Danet, directeur d’une manifestation instaurant un échange entre la musique électronique, les installations plastiques et l’espace industriel fantastique. Au risque d’éclipser les propositions artistiques par le contexte ? « Évidemment, nous ne sommes pas dans un cube blanc. C’était déjà le cas à L’Aubette et à l’Entrepôt Seegmuller et les artistes ne se laisseront pas “bouffer” par le cadre qui n’est pas qu’un simple décor. Ils proposeront une expérience globale, un travail coopératif. » À quelques semaines de l’événement, nous parcourons le site, visualisant l’emplacement des deux Magic Mirrors – chapiteaux “à l’ancienne“ où auront lieu une partie des sets de DJs (Étienne de Crécy, Kode9, Kavinsky…) et lives d’électroniciens (Breakbot, Gramatik…) – puis pénétrant dans un bâtiment jouxtant le siège social de la Coop, longé par une voie ferrée. Sur les différents niveaux de cet édifice de béton (aujourd’hui vacant mais remis aux normes de sécurité pour l’occasion), prendront place un dancefloor (avec notamment l’écurie techno allemande Kompakt), des interventions d’artistes (sur trois niveaux) et un café-conversatoire (pour des discussions autour d’un verre, dans l’ancienne “Siroterie”).

Au long du « parcours artistique in situ » en ce lieu remarquable où étaient mis en bouteille des produits estampillés Coop, nous croiserons des plasticiens fidèles au festival : GroupeDunes, Cyprien Quairiat, Cécile Babiole ou le collectif LAb[au], lequel investit, avec Binary Waves, un espace ouvert sur l’extérieur par une large baie vitrée. Cette installation est composée de grands panneaux animés par des leds réagissant aux flux environnants et évoquant étrangement le monumental tableau de bord que l’on retrouve plus loin. Dans l’espace en question était gérée, par un gigantissime ordinateur, l’arrivée des containers de vin, stockés puis embouteillés. « Bienvenue dans la salle des machines de la ville », rigole Thierry Danet, présentant cet endroit improbable, sorte de tour de contrôle évoquant James Bond ou Star Wars. Un vrai faux décor de fiction où gisent, bien réels, des stylos ou documents divers, abandonnés là, comme si les occupants avaient pris la fuite. Un cadre rétro-futuriste idéal au Tremblement de mer de Jean-François Laporte qui fera vibrer l’architecture durant son installation / performance nécessitant de lourdes plaques métalliques. « Ce lieu a encore des choses à dire », claironne le directeur d’un festival qui lui donne la parole.

L’Ososphère, du 7 au 16 décembre sur le site de la Coop, 1 rue de La Coopérative au Port du Rhin à Strasbourg (à 5 mn à pied de l’arrêt de tram Place d’Islande), avec deux nuits de concerts électroniques, les 14 et 15 décembre

L’Ososphère proposera également, du 12 au 16 décembre, des croisières sonores sur les canaux de l’Ill

03 88 237 237

www.ososphere.org

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