Le 19 : Trois p’tits tours et puis s’en vont

© Angélique Pichon / Oeuvre de Cécile Meynier

Avec Trois p’tits tours et puis s’en vont, Le 19 invite à se promener au milieu d’installations immersives.

Ainsi font, font, font, les petites marionnettes… Le nom de l’exposition sonne comme un rappel enfantin. Les sculptures et autres pantins déguisés de six artistes ayant coutume de placer le public au cœur de leurs œuvres habillent désormais les locaux du Centre régional d’art contemporain de Montbéliard. De la grande salle d’un blanc immaculé en passant par l’étage, les costumes excentriques de Sarah Tritz mêlent enfance et apprentissage avec brio, tandis que les sacs en cuir de Chloé Serre attendent patiemment leur métamorphose, puisqu’une fois ouverts, ils se transforment en bureau ou masques de fête. L’ensemble est émaillé de performances tantôt audiovisuelles (les clips mythologiques d’Aurore-Caroline Marty), tantôt tenues secrètes… pour l’instant. 


La création Gut feelings de Louise Siffert fait ainsi la part belle à un monde difficilement explicable, rapprochant les thèmes de la fermentation bactérienne et des communautés en marge de la société… N’ont-elles vraiment rien à voir l’une avec l’autre ? Cette construction extravagante est servie avec un film façon comédie musicale, dans lequel des acteurs professionnels jouent des bactéries géantes rose bonbon. Une couleur dominante qui recouvre la moquette et les coussins en vinyle de la petite pièce où se déroule cette parenthèse esthétique. Peut-être suffit-il de s’allonger au milieu de ce décor pour comprendre la métaphore se cachant derrière cette réalisation. En haut des escaliers, les statuettes de David Posth-Kohler sont, pour leur part, dépourvues de tête. Moins abstraites et pourtant tout aussi imagées, c’est une manière pour l’artiste de faire primer le sens du geste sur celui de l’identité. Depuis les manches de vêtements de récupération s’échappent des pieds et des mains en céramique, dessinant une action affirmée, figée dans le temps. Parmi les personnages de Menteur Mentor, l’allusion aux Joueurs de cartes de Paul Cézanne ne passe pas inaperçue. De retour au rez-de-chaussée, un espace légèrement à l’écart présente La Grande Chamotte, de Cécile Meynier. L’architecture des stations balnéaires et le souvenir de ses vacances à La Grande-Motte lui ont inspiré une installation de crépis, filets de pêche et restes de drapés. En septembre, lors du vernissage, l’artiste a construit ce tableau-mémoire sous les yeux des spectateurs. Reste aujourd’hui le bruit des vagues en arrière-plan, comme pour renforcer ce voyage contemplatif. 


Au 19 (Montbéliard) jusqu’au 15 janvier 2023 
le19crac.com 

> Ateliers jeune public autour de l’œuvre Duplicata de Chloé Serre (23/11) et sur Memory Matrix de Sarah Tritz (14/12) 

> Soirée de performances des œuvres de Chloé Serre et Sarah Tritz (13/01/23, 18h) 

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