Sweet dreams

Photo de Thomas Dutronc par Yann Orhan

Des “historiques” à la nouvelle garde : le Colmar Jazz Festival glisse des notes cuivrées dans la cité en cette rentrée ayant des airs d’été indien.

« Nous sommes heureux ! » Sylvie Maurutto peut se réjouir : sa programmation, mettant l’accent sur la voix, fait de jolies promesses. La directrice de l’événement cherche toujours à davantage « inscrire le jazz dans la ville », notamment grâce à des manifestations satellites : conférences participatives, master classes, “manipulations poétiques”, créations dans les écoles ou déambulations musicales avec Blue Heaven Stompers (07/09 dans les rues colmariennes), quartet bien connu des fans de charleston façon années 1930. Le festival, qui jette un éclairage sur les artistes locaux, « forces vives de la région », joue à l’international lorsqu’il convie la chanteuse québéquoise Térez Montcalm (14/09, Salle Europe) célèbre pour ses reprises de standards pop (Sweet Dreams, Black Trombone…) ou Big Daddy Wilson (13/09, Salle Europe), papy blues qui nous mène à la source de toutes les musiques. Le jazz hexagonal se porte bien. Thomas Dutronc (21/09, Parc des Expositions), qui convoque les esprits manouches, ne nous dira pas le contraire.

Photo de We are 4 par Alexandre Lacombe

Le duo Sylvain Luc (guitare) & Stéphane Belmondo (trompette) non plus (17/09, Tanzmatten de Sélestat). La proposition la plus atypique est sans conteste le projet WEARE4 (20/09, Parc des expositions) qui illustre à merveille « l’esprit d’ouverture et de curiosité que nous voulons insuffler au festival ». Le quartet intergénérationnel se compose d’André Ceccarelli à la batterie, de Laurent de Wilde et son piano électrique fender rhodes, Fifi Chayeb à la basse et Sly Johnson du Saïan Supa Crew au chant, scratches vocaux ou autres bruitages dont l’human beat box a le secret. Les quatre fantastiques vont contribuer à « toucher un public plus large », les passionnés d’electro, de jazz classique à la Blue Note ou de hip- hop. Laurent de Wilde n’est pas qu’un as du clavier, ce franco-américain est également un érudit, un de ces Fous du son qui le font et le pensent. L’auteur de textes sur la musique, les ondes, Edison ou Monk (son modèle) sera présent pour une rencontre / dédicace (21/09 , Librairie RUC) de ses livres et disques, ses pavés et galettes.


À La Salle Europe et partout à Colmar, du 1er au 23 septembre
festival-jazz.colmar.fr

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