Loco Cello et les Heures Musicales du Kochersberg

Loco Cello © Lyodoh Kaneko

Loco Cello & Bireli Lagrène glissent de l’Argentine à l’Europe de l’Est, du tango au swing du jazz manouche. Attention, émotions fortes pendant les Heures Musicales du Kochersberg.

Avec ce concert (19/03), le groupe Loco Cello (“le violoncelle en folie”) nous transporte dans les rues de Buenos Aires et les campagnes d’Europe de l’Est – leur dernier album est ainsi intitulé Tangorom. Au son du tango, à cette puissance, on associe presque immédiatement la passion et la sensualité. Ce que ne dément pas un credo qui développe « une approche chambriste des musiques improvisées », selon le groupe. En deux albums, avec compositions, reprises et improvisations, on retrouve notamment des hommages au dieu du jazz manouche, Django Reinhardt, et au géant du bandonéon, Astor Piazzolla. De l’Argentin, ils reprennent Armaguedon. Formés au classique, Samuel Strouk et François Salque en parsèment la musique de Loco Cello : un Liederkreis de Schumann dans Tangorom et du Mendelssohn dans le premier opus. Les deux complices se connaissent depuis une bonne décennie, partageant la scène et des désirs communs. Épris de tango et de répertoire folklorique d’Europe centrale, ils se sont entourés de trois maîtres du swing, dans sa version jazz manouche, tordant dès leur premier album, la notion de quatuor à cordes à leur manière, libre, curieuse et débarrassée des carcans du monde classique. Revenu au format trio, mais avec Adrien Moignard en invité, le second album ne change en fait pas vraiment.

Loco Cello & Bireli Lagrène à Chatenay Malabry, juin 2021 © Sylvain Gripoix
Loco Cello & Bireli Lagrène à Chatenay Malabry, juin 2021 © Sylvain Gripoix

Parti en épopée, Loco Cello propose une musique effervescente et à rebondissements, qui offre l’assurance de sortir scotché de leurs concerts. Le groupe répond parfaitement à l’objectif affiché par le festival : offrir un répertoire original, diversifié et distrayant, à la croisée des genres ! Samuel Stroke (guitare), François Salque (violoncelle), Jérémie Arranger (contrebasse) et leurs invités, les guitaristes Adrien Moignard et Bireli Lagrène ont les cordes sensibles, tendues par des émotions à fleur de peau, prêtes à jaillir de leurs instruments à la moindre embardée. C’est le programme qu’ils proposent. Une virtuosité qui n’est pas gratuite, dans des morceaux à haut potentiel lyrique. Cette musique mêle la nostalgie intense (tango) et la vitesse flamboyante (jazz manouche). Dans ses moments les plus émouvants, vous prenant aux tripes, elle touche une forme d’universalité : verser une larme ne demande aucune connaissance. Il en va de même dans une autre soirée emblématique du festival avec Opus Jam (25/03), groupe vocal composé de six chanteurs – et autant de tessitures – explorant le style a cappella avec des mélodies internationalement connues, revisitées grâce à l’alliance de la polyphonie et du beatbox !

Loco Cello

À l’Espace Terminus (Truchtersheim) jusqu’au 25 mars
hmko.fr

Par Florent Servia

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