L’existence passée au crible dans Aux Lieux d’Être au Frac Alsace
De l’introspection à la dissection du lien à autrui, Aux Lieux d’Être explore les multiples facettes de l’existence au Frac Alsace.
Mus par la déconstruction du concept, la vingtaine d’artistes conviés (dont les oeuvres appartiennent aux trois Frac du Grand Est) assument une lecture politisée de l’être. Entre sculpture et confection, la céramiste Valentine Cotte s’émancipe, par exemple, de son histoire familiale traumatisante en se forgeant une armure de porcelaine (On m’appelle cotte de maille, 2022-23) cristallisant la vulnérabilité des femmes face au patriarcat. Toujours dans la sphère intime, Gina Folly questionne l’impact d’objets du quotidien sur notre identité avec Untitled 3-4 (2020), duo de tests de grossesse en bronze disposés dans une armoire en verre. Devenu installation, le dispositif médical commémore le basculement de l’individu vers la parentalité.
Ouvrant la focale vers l’oppression des minorités, Teresa Margolles donne la parole aux victimes de la récession frappant son Mexique natal avec la série de photographies Pista de baile del nightclub (2016), qui met en scène des travailleuses du sexe transgenres de Ciudad Juárez. Posant parmi les vestiges de boîtes de nuit démolies, ces femmes précarisées par la disparition de leurs principaux lieux d’activités revendiquent l’espoir d’une vie meilleure.
Au Frac Alsace (Sélestat) jusqu’au 8 juin
frac-alsace.org