La Tristesse de l’éléphant : de la planche aux planches

© Vladimir Lutz

Thomas Ress met en scène La Tristesse de l’éléphant, retraçant la vie du petit Louis, entre traversée de l’enfance et questionnements sur la différence.

«Je suis rarement parti d’une matière non dédiée à la scène », analyse le directeur artistique de la compagnie des Rives de l’Ill, Thomas Ress. Adaptée du roman graphique signé Nicolas Antona et Nina Jacqmin « La Tristesse de l’éléphant est un pas de côté dans le parcours de notre compagnie. L’histoire de Louis, un jeune orphelin rejeté par ses compagnons, m’a profondément touché. On le suit depuis sa rencontre, enfant, avec Clara, dresseuse d’éléphants, jusqu’à l’adolescence, et peut-être même jusqu’au bout de leur vie. » Entre les thèmes de la maladie, de l’amour, de la bienveillance et du regard de l’autre, « on aborde toute une palette de l’existence humaine, dans ce qu’elle a de plus beau et de plus dur. » Au vu de « l’esthétique de la BD », ajoute le metteur en scène, « l’univers de la marionnette et du théâtre de papier m’ont semblé un bon moyen de faire ressortir ce qui m’a bouleversé. »

La Tristesse de l'éléphant © Vladimir Lutz
La Tristesse de l’éléphant © Vladimir Lutz

Dépourvue d’artifices, la représentation se déroule sur une simple table en bois. Les deux marionnettistes Morgane Aimerie Robin et Stéphane Roblès se partagent une trentaine de personnages, dans quinze lieux différents. La dessinatrice du livre a également repris ses crayons afin d’adapter ses héros sous un nouvel angle. « Les comédiens deviennent en même temps les narrateurs de l’histoire », explique Thomas Ress. « Ils explorent ainsi plusieurs codes et différentes sémiologies. » Le duo du Cirque des Mirages s’occupe de la musique. « Dès que j’ai lu le roman graphique, j’ai pensé à Fred Parker et Yanovski : leurs oeuvres à l’ambiance circassienne, magique et fantasmagorique, collent parfaitement à ce que j’avais en tête. » Un ensemble curieux mais abordant des sujets universels, « qui résonneront différemment selon l’expérience de chacun. À la fin d’une représentation, je me souviens d’un petit garçon me demandant de quel type de cancer un personnage souffrait. C’est assez inattendu, de la part d’un enfant », sourit-il. Du côté des adultes, ils seront peut-être plus sensibles à l’histoire d’amour entre les deux jeunes gens, qui se tisse tout au long des différentes étapes de leur vie.


À La Comédie de Colmar les 20 & 21 janvier
comedie-colmar.com

Au Taps Scala (Strasbourg) du 23 au 25 janvier
taps.strasbourg.eu

vous pourriez aussi aimer