Du côté du Jardin du Michel

Photo © SamAndMax

Né de l’engagement d’un groupe de passionnés lorrains, Le Jardin du Michel a su trouver sa place parmi les événements phares de l’été dans le Grand Est.

En 2005, un groupe de copains musicos de Bulligny, petit village d’un coteau du Toulois, décide de fonder un festival dans une Meurthe-et-Moselle qui en manque alors cruellement, coincée entre les mastodontes de l’Ardennois Cabaret-Vert au Nord et des Belfortaines Eurockéennes au Sud. Bénévole de la première heure à la MJC de la commune, Michel Legrand (alias “le Michel”) propose alors de faire cela… sur son terrain, au fond de son jardin ! Dix-huit printemps et un déménagement à Toul plus tard, Le Jardin a bien grandi, inscrivant définitivement la ville lorraine sur la carte des festivals qui comptent dans l’Hexagone. De Cypress Hill à Yuksek, en passant par Alice Cooper, IAM, Pete Doherty, The Offspring ou encore Jacques Higelin, les plus grands noms de la scène française et internationale y ont fait escale. Avec pas moins de vingt-cinq artistes au programme, la 17e édition reste fidèle aux premières amours du Michel, le rock, invitant, douze ans après leur décoiffant premier passage, les joyeux punks espagnols de Ska-P (04/06). Entre cuivres pétaradants et guitares grésillantes, les Madrilènes militants de l’antiracisme et de la légalisation du cannabis sont passés maîtres dans l’art de faire danser les foules enfumées. Ambiances sudatoires assurées ! Ils seront précédés par les incandescents Bosniens du Dubioza Kolektiv (04/06), toujours prompts à enflammer le public avec leur musique métissée de métal, punk et reggae, sur fond de sonorités balkaniques. Du côté français, on trouve plutôt des artistes prometteurs et prêts à exploser : le trio mordant SheWolf (04/06) impose en toute majesté les riffs transperçants de son grunge puissant. Quant au gagnant du Tremplin du Michel 2022, le duo nancéien Baleine (04/06), il transmet ses tourmentes et sa mélancolie à travers les lourdes guitares de son stoner rock.

Gros poisson de cette édition, le Belge Roméo Elvis (03/06) reprend le mic pour présenter son nouvel album Tout peut arriver. Moins connu, bien qu’en pleine ascension, Michel (03/06) – non pas celui au jardin, mais le rappeur loufoque de Valenciennes, avec sa coupe au bol et son survêt’ ! – partage ses influences entre deep house et rap, pour un show rétro-futuriste qui se joue des codes. Et puis, comme la fête ne serait pas complète sans electro, le festival a vu les choses en grand en conviant les Hollandais de Bakermat (04/06) à faire vibrer les remparts de la ville au son de leur house très jazzy. Le dimanche, après le reggae de Jahneration (05/06) et la folk joyeuse du Vosgien Petit K (05/06), place aux textes virtuoses du poète Gaël Faye, pour un final entre rap, soul et rumba congolaise.


Au pied des remparts (Toul) du 3 au 5 juin
jardin-du-michel.fr

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