Born to be a live de retour au Manège !

Janet on the roof de Pierre Pontvianne © Compagnie PARC

Le Manège livre un hymne à l’amour avec son festival Born to be a live. Entre danse, performance, cirque et cabaret, le mois de novembre regorge de promesses rémoises.

Chaque génération doit cheminer avec son lot de désastres et c’est souvent dans ces moments de trouble que la vitalité créatrice trouve de nouveaux éclats. Lara Barsacq défie l’époque à sa manière, en célébrant l’icône des Ballets russes Ida Rubinstein, celle qui enflammait le tout Paris au tournant du XIXe siècle. Un trio poético-musical entremêle faits historiques et éléments biographiques intimes pour faire d’IDA don’t cry me love (19/11, également à Pôle Sud (Strasbourg) 20 & 21/01) une ronde sauvage, un hommage fougueux nourri à la sève féministe et à l’invention de soi par l’Art.

IDA, don’t cry me love © Stanislas Dobak

Il faut dire que la chorégraphe Lara Barsacq n’est autre que l’arrière-petite-nièce de Léon Bakst, peintre et costumier de la fameuse troupe qui révolutionna la danse au début du XXe siècle. Les trois interprètes inventent des rituels collectifs peuplés de fulgurances contemporaines, de chants et de fantômes, qui interrogent le legs de celle qui fut la muse de Serge de Diaghilev (critique d’art et fondateur de la fameuse troupe) mais aussi la commanditaire du Boléro à Ravel, dont elle était l’amie et la mécène.

Le tout forme un manifeste au féminin où les gestes ont les atours sacrés de la sororité. Derrière les superpositions de voiles et de matières brillantes, le jeu des transparences révèle les corps et l’âme éprise de liberté qui servent de guide au projet.

Love, etc.

Autre genre avec Crush, toute nouvelle création d’André Mandarino (15/11, puis en tournée*). Quatre acrobates, pendus à un cadre aérien, jouent de renversantes scènes d’amour dans lesquelles s’ébranlent les coeurs et les corps, faisant valser les codes genrés au profit d’un désir redessinant avec sensibilité les frontières mouvantes de l’amitié et de l’attachement… quitte à risquer la chute ! Porteurs et voltigeurs multiplient les crushs dans les situations les plus insolites.

Intime

Enfin, ne manquez pas la première de TATIANA (15/11), hommage de Julien Andujar à sa sœur disparue soudainement, à Perpignan, en 1995. Jouant habilement des codes du cabaret, son conte documentaire l’entraîne dans l’interprétation de tous les rôles (flic, voyante, journaliste, père, meilleure amie ou frère), dans un flirt à peine voilé avec l’ivresse de la vie et de la mort. S’il nous place aisément au bord des larmes, c’est pour mieux nous rattraper avec une pirouette fantasque en nous livrant sa manière bien à lui de l’attendre, depuis ses 11 ans. Dans cet hommage, il y a la magie et la candeur de l’enfance, les failles bouleversantes que le temps n’atténue pas.


Au Manège (Reims) du 8 au 19 novembre
manege-reims.eu

Inauguration commune avec le festival Les BisQueers Roses (08-13/11), mardi 8 novembre (18h) avec Dans mon dessin, performance multimédia de Jenny Charreton dénonçant la transphobie
bisqueersroses.fr

*La pièce sera jouée au Nouveau Relax (Chaumont) 24 & 25/11, à Art’Rhéna (Vogelgrun) 03 & 04/02, à l’ACB (Bar-le Duc) 10/02, à La Nef (Saint-Dié-des-Vosges) 28/02 et au Trait d’union (Neufchâteau) 08 & 09/06
lesescargotsailes.com

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