Alors on danse…

Photo de Mélune

Pour sa 11e édition, le festival bisontin Jours de danse essaime dans divers lieux de la ville et fait découvrir au plus grand nombre la création chorégraphique contemporaine.

« Faire connaître et aimer la danse contemporaine, en abolissant autant que possible les préjugés et les réticences, la faire sortir des scènes dédiées où elle se joue pour des amateurs avertis et l’amener, le temps d’un festival, à la rencontre d’un public pas forcément habitué à ces chorégraphies et qui souvent même en a peur. » Là est, pour sa directrice Nathalie Pernette, la vocation du festival Jours de danse qui, depuis 2009, investit chaque année en juin l’espace urbain bisontin. Dès le début de l’aventure, l’infatigable danseuse et chorégraphe à la tête de la Compagnie Pernette s’est engagée à prouver que cet art ô combien vivant s’adresse à tous – « adultes et enfants, personnes valides ou en situation de handicap, résidents en EHPAD, etc. » Le dialogue entre compagnies professionnelles et propositions amateurs est d’ailleurs l’une des marques de fabrique de cette manifestation entièrement gratuite, qui offre en outre aux profanes des cours de trente minutes, accessibles à tous, ou encore d’insolites visites dansées au Musée des Beaux-Arts de la ville, pour appréhender autrement les tableaux, à travers mouvements, gestuelles et postures. Après l’annulation contrainte de l’année passée, cette gargantuesque onzième édition s’annonce en format XXL, avec deux fois plus de compagnies invitées et de spectacles donnés dans différents espaces publics de la ville, du Frac au parc Chamars, des cours d’école à la citadelle. Au gré de leurs déambulations, les passants découvriront, ici la courte pièce en langue des signes L’un-e des nôtres – imaginée par l’association Sors les mains d’tes poches –, là le projet tout en colère et fureur des jeunes élèves du Conservatoire à Rayonnement régional du Grand Besançon Métropole. Et puisque la danse est expérimentation et rencontre, qu’elle doit savoir emprunter tous les chemins possibles pour toucher au plus près le public, la compagnie Pernette a transformé la piscine Lafayette de Planoise en une salle de représentation où jeux de reflets et travail sur la lumière se mêlent, donnant corps à une ensorcelante rêverie chorégraphique. Entre plongeons, ricochets et clapotis, cette poétique Mémoire de l’eau fait resurgir toute une série de naufrages, créatures mythiques et rituels d’un autre âge (dès 8 ans). À ne pas manquer aussi, le tour de force du chorégraphe et danseur souterrain Romain Berthet, dont le stupéfiant Underground le met seul en scène pendant près de trente minutes, dansant tête enfouie en pleine terre ! Planté là dans un trou, le corps sens dessus dessous, il bouge comme si rien ne le gênait de ce monde à l’envers, ni de la poussière qui assèche la bouche ni de la raréfaction de l’air. Renversant.


Dans divers lieux de Besançon, du 23 au 27 juin
joursdedanse.compagnie-pernette.com

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