Émilie Capliez

Les nouveaux co-directeurs de La Comédie de l’Est, qui prendront leur fonction à Colmar en janvier, se sont prêtés à notre jeu du portrait chinois. Rencontre avec Émilie Capliez et Matthieu Cruciani (lire ici). 

Pourquoi faites-vous du théâtre et pas autre chose.
J’ai eu assez jeune un coup de foudre pour le spectacle vivant, comme un endroit qui m’attirait, me faisait rêver. Cette sensation, ce désir a été exponentiel au fur et à mesure que j’ai grandi et ne m’a pas quitté. Si je fais du théâtre aujourd’hui, c’est surtout parce que j’ai eu la chance de pouvoir concrétiser à l’âge adulte ce rêve d’enfant.

Ce que vous auriez fait d’autre.
J’aurais probablement poursuivi mes études d’histoire et travaillé dans l’enseignement.

Le personnage de théâtre que vous aimeriez être.
Je crois que cette question rejoint celle du personnage que j’aimerais jouer. Je pense immédiatement plutôt aux héroïnes shakespeariennes. Peut-être Paulina dans Le Conte d’hiver. Pour sa vivacité, sa répartie, son audace et sa résistance aux hommes. Ou encore Béatrice dans Beaucoup de bruit pour rien.

Le spectacle qui vous a marqué au fer rouge.
Le premier spectacle que j’ai vu des tg STAN, Antigone. Cette simplicité et cette évidence d’adresse au public, cette liberté. Une vraie claque.

Votre pire souvenir de théâtre.
Le trou de mémoire d’un de mes camarades de jeu qui a interrompu une représentation. Ou encore lorsque, toute jeune comédienne, le metteur en scène m’a demandé de me peindre la peau en noir pour jouer une héroïne de Shakespeare.

Votre truc pour gérer le trac.
Me souvenir que les spectacles sont comme des cadeaux qu’on offre aux spectateurs, et que nous préparons à plusieurs. Pour gérer le trac j’aime rester avec mes camarades de jeu et partager avec eux ces derniers instants qui précèdent la rencontre avec un public.

Ce que vous détestez au théâtre.
Lorsque l’on prend le public en otage. J’aime me sentir libre, que je sois dans la salle ou sur scène.

Un rêve fou à porter sur les planches ou ailleurs.
Réunir sur scène des enfants de différentes nationalités. Les inviter à créer, jouer et rêver. Leur spontanéité et leur regard sensible sur le monde me fascine.

Votre plus grand raté.
Question délicate, il y a toujours à prendre et à apprendre quand on “rate” des choses. Les spectacles qui ont le plus de succès ne sont pas toujours ceux que l’on préfère. Un grand raté serait peut être de ne jamais se remettre en question.

Votre livre de chevet.
Un de mes livres favoris, Les Heureux et les Damnés de Fitzgerald. En ce moment, je lis le magnifique Pères et fils de Tourgueniev.

L’objet qui vous accompagne depuis longtemps.
Une VHS du film Soleil de nuit et un carton de chaussons de danse datant de mon adolescence, fort convoité par mes filles.

Le pire écueil quand on dirige un lieu.
Le manque de curiosité et d’écoute.

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