Transnational

Anna Jermolaewa: Kremelin Doppelgänger, 2009 (Courtesy Kerstin Engholm Galerie, Vienna © VG Bild-Kunst, Bonn 2011)

Une multitude d’artistes et de propositions : la très ambitieuse exposition du ZKM, The Global Contemporary, invite à réfléchir sur l’art mondialisé et son statut après 1989.

La date est symbolique : 1989 marque en effet la Chute du mur de Berlin et le début d’un cheminement vers une mondialisation également à l’œuvre dans la création plastique. Le ZKM (fondé cette même année) a lancé un processus de recherche sur ce thème et The Global Contemporary a été élaborée dans ce cadre. La question est de savoir comment l’univers artistique – foires, ventes, musées rapport du plasticien à son environnement immédiat… – peut se penser à l’échelle de la planète. « L’art contemporain se présente aujourd’hui non seulement comme un “art nouveau”, mais aussi comme une “nouvelle forme d’art” en expansion sur le globe. Il est contemporain non seulement dans un sens chronologique, mais aussi symbolique, idéologique même », écrit l’historien de l’art Hans Belting, conseiller scientifique de la manifestation qui compte deux commissaires Andrea Buddensieg et Peter Weibel. Ce dernier en résume du reste l’essence lorsqu’il affirme : « Avec la mondialisation, nous assistons à une réécriture de l’art moderne dans une nouvelle ère. »

Construite en sept parties, l’exposition débute avec Temps universel. Le monde comme zone de transit : une interrogation sur une planète qui se réduit comme peau de chagrin puisque de plus en plus “continue” dans l’espace et dans le temps, une zone géographique unique où l’attachement à un territoire devient de moins en moins nécessaire à la création. Suivent Mondes réels et mondes d’images qui analyse le rapport des artistes aux médias de masse et Mondes artistiques. Le cabinet de curiosité à partir d’une perspective postcoloniale dont l’intitulé se passe de commentaires… Venus des cinq continents, pratiquant tous les media possibles et imaginables, les plasticiens invités sont au cœur du processus de mondialisation : en témoignent les membres du Neue Slowenische Kunst (et notamment son émanation picturale, IRWIN)  inspirés des esthétiques totalitaires, qui ont fondé un état virtuel et transnational…

Tentative de bilan ? Essai critique ? Fragments d’un portrait par essence impossible ? Il y a un peu de tout cela dans cette exposition à laquelle ont été conviés dix artistes internationaux pour un programme de résidence. Leur mission ? Élargir la perspective des commissaires et intervenir au fil des mois… Le résultat de ce work in progress sera à découvrir dans le catalogue sortant début 2012.

 

À Karlsruhe (Allemagne), au ZKM, jusqu’au 5 février 2012

+49 721 8100 1200 – www.zkm.de

www.global-contemporary.de

 

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