Son nom est personne

Transposer L’Odyssée dans le Nouveau Monde, au XVIIIe siècle : tel est le pari fou – et réussi – de cette épopée antico-moderne pleine de bruit et de fureur.

Biberonné au dessin animé Ulysse 31 (avec l’excellent petit robot nommé Nono), Xavier Dorison, scénariste très prolixe de séries à succès (Les Sentinelles, Long John Silver etc.) a décidé d’installer la geste homérique en 1781. La situation ? La Guerre d’Indépendance se termine et les Anglais sont en train d’être boutés hors des États désormais Unis. Notre héros, le valeureux capitaine Ulysse Mc Hendricks, apprend que son village New Itakee a été attaqué par une compagnie d’infanterie britannique et que sa femme Penn est désormais hotage d’un militaire sournois et pervers. Après un combat singulier avec Achille Jones qu’il bat en lui arrachant le… tendon, le voilà parti à bord de l’Achéron, un bateau monté sur roues et muni de suspensions de fer tiré par de valeureux chevaux. Lui est ses Minutemen (ainsi sont nommés ceux qui avaient juré d’être prêts à combattre dans les deux minutes) décident d’aller rendre la liberté à la petite ville, mais évidemment le voyage sera plus long et compliqué prévu. Dans ce premier épisode, on croisera un étrange cyclope, un pasteur hollandais énigmatique, des Indiens agressifs… Voilà du grand spectacle bien référencé puisque le parallèle avec Homère est crédible, oscillant entre western originel et Fantasy, joliment mis en image par Éric Herenguel qui demeure fidèle à l’adage homérique : « À tant de menterie, comme il savait donner l’apparence du vrai ».

Le Cyclope, volume 1 de Ulysse 1781 est paru chez Delcourt dans la Collection Conquistador (14,95 €)

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