Nouveau point

Le Point d’Eau d’Ostwald ? Un nouveau bâtiment en cours de construction, un projet culturel flambant neuf et un directeur fraîchement arrivé. Rencontre avec Gaël Doukkali en plein chantier.

Le calendrier imposé par des travaux d’extension et de restructuration débutés en juin 2013 explique une ouverture de saison au mois de janvier. Ils sont toujours en cours, mais la salle de 260 places (déjà existante, mais rafraîchie) ouvre ses portes en ce début d’année avec de nombreux spectacles, tous genres confondus : danse avec Si Elles m’étaient contées de la compagnie Dounya (31/01 & 01/02), chanson avec Féloche (04/02) et Camélia Jordana (27/02) ou lecture musicale avec Norman Jean Baker… Marilyn Monroe (12 & 13/02).

En septembre 2015, le nouveau Point d’Eau s’étendra sur plus de 3 000 m2, se composant de deux salles de spectacle reliées par un vaste hall : celle de 260 places et une nouvelle de 700, également de plain pied, avec des gradins rétractables pour davantage de polyvalence. À cela, s’ajoutent les locaux de la nouvelle école municipale de musique, les loges, les salles dédiées à l’administration… Le bâtiment s’est largement déployé grâce à l’intervention orchestrée par Paul-André Ritzenthaler du cabinet Denu & Paradon. L’architecte évoque une bâtisse tripartite (les deux salles + le hall), recouverte d’une enveloppe en polycarbonate uniformisant l’ensemble et « changeant de couleur en fonction de l’ensoleillement et des heures de la journée, passant du blanc au rose, rétro-éclairée la nuit venue ».

Un Point pour tous

« Sortir du bâtiment et observer les alentours. » Voilà la première chose entreprise par Gaël Doukkali, arrivé au Point d’Eau il y a quelques mois. Pour celui qui veut replacer la salle au centre de la vi(ll)e d’Ostwald, le projet culturel territorial qu’il porte doit « s’adresser à tous les publics » : issus des écoles où de l’Ehpad, associations ou individus. « Nous allons accompagner leurs envies de culture. » Fervent défenseur du « vivre ensemble », Gaël Doukkali compte, par exemple, créer des moments de vie dans le vaste hall (expos, goûters, rencontres autour d’un métier…), mêlant des populations dans un espace d’émulsion artistique créé par les spectacles programmés, les ateliers de danses ou les cours de musique. Alors qu’il décrit un « outil plein de promesses », les ouvriers s’activent dans tous les coins de la bâtisse jouant avec les transparences : « Il s’agit d’un grand chantier, à tous les niveaux, c’est très excitant. »

Un parcours percutant

Au début des années 1990, pour les 25 ans de la Communauté urbaine de Strasbourg, son père, musicien, monte un groupe intergénérationnel de 600 percussionnistes amateurs de toute la CUS pour défiler dans Strasbourg. Gaël est un gamin, mais participe à cette grande parade donnant lieu à la création d’un groupe, Allons Z’Enfants de la Batterie, qui résidera… au Point d’Eau, au milieu des 90’s. « Tradition familiale oblige », Gaël monte Les 1001 battes en 2009, groupe de Batucada qu’il gère toujours, en parallèle à ses activités. Il débute sa carrière professionnelle dans l’éducation populaire et l’animation socioculturelle en formant les directeurs de centres de vacances puis au sein de la Fédération départementale des Maisons des Jeunes et de la Culture. Gaël Doukkali devient directeur de l’Espace Malraux de Geispolsheim avant d’être désigné à la tête du Point d’Eau d’Ostwald où il sera mené à travailler en étroite collaboration avec le service jeunesse, en demeurant sensible aux questions de médiation culturelle et de développement local. Le nouveau directeur n’exclut pas une manifestation genre Batucada, rassemblant des participants toutes générations confondues autour d’un projet fédérateur.

Humour, théâtre, chanson, jeune public, mais aussi danse ou musique, accueil de spectacles en dialecte, de compagnies locales (parfois pour des résidences au long cours) ou de têtes d’affiche : la saison 2015 / 2016 se profile, tout comme l’idée d’associer des artistes, régionaux ou internationaux, au nouveau projet. Ainsi, l’humoriste belge Jos Houben, auteur de la conférence / spectacle L’Art du Rire, serait convié à Ostwald durant une semaine entière, afin de présenter son show entre burlesque et masterclass, mais aussi de rencontrer des amateurs et de travailler avec des professionnels de la région sur l’écriture de sketches présentés au Point d’Eau. « Petit à petit, j’aimerais qu’on multiplie ce type d’action. » La prochaine saison ? Gaël Doukkali compte l’étoffer avec le bassiste jazz Marcus Miller, le rappeur-qui-a-du-cœur Oxmo Puccino, le trompettiste illusionniste Ibrahim Maalouf ou le spécialiste des revues de presse permanentées Alex Lutz. De quoi faire rayonner le Point d’Eau qui, même en plein chantier, reste ouvert au public.

 

 

 

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