Moulin rouge

Maquette du décor de Valentina Bressan

En montant La Bohème de Puccini, Paul-Émile Fourny s’est inspiré de l’exubérance du Moulin rouge de Baz Luhrmann. Entretien avec le directeur de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole autour de cette nouvelle production.

 

Avez-vous une relation privilégiée avec les opéras de Puccini ?

C’est un compositeur pour lequel j’ai une grande affection, surtout pour ses ouvrages “cinématographiques” : j’ai déjà monté Turandot (alors qu’il dirigeait l’Opéra de Nice, en 2005, NDLR) et Manon Lescaut au Festival Puccini de Torre del Lago, en 2009. Ce sera ma première Bohème, même si j’ai beaucoup travaillé sur la partition avec de jeunes chanteurs.

 Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous y attaquer ?

C’est une thématique éternelle, celle de l’insouciance – la fausse insouciance, plutôt – de la jeunesse avant d’entrer dans l’âge adulte : les héros de Puccini sont à l’heure des choix, dans cet âge des possibles à la fois merveilleux et terriblement douloureux. Lorsque j’étais directeur de l’Opéra de Nice, j’avais commandé une Bohème à Daniel Benoin qui avait transposé l’action en mai 1968, jouant du parallèle qui sonne comme une évidence avec la Révolution de 1830, période où se déroule l’opéra.

Quelles sont vos options de mise en scène ?

J’ai choisi d’entraîner le spectateur dans le domaine du rêve : le film Moulin rouge de Baz Luhrmann mettant en scène Ewan McGregor et Nicole Kidman a été une influence forte pour l’univers qui se déploie sur scène. Nous sommes dans un espace flottant entre hier et aujourd’hui, avec des personnages vêtus de costumes qui évoquent tantôt Toulouse-Lautrec, tantôt les gothiques, avec pour toile de fond un Paris très XIXe siècle. C’est une Bohème onirique !

Comment se manifeste cette atmosphère ?

Je ne veux pas tout dévoiler. Un seul exemple : au début de l’opéra, Benoît vient chercher le loyer de la mansarde qu’il loue à quatre jeunes artistes aspirant à la gloire, Rodolfo, Marcello, Schaunard et Colline… qui n’ont pas un sou vaillant pour le payer. Ils sont en train de boire de l’absinthe, tous déguisés en Toulouse-Lautrec. Ils vont l’embobiner dans une sarabande délirante à l’image de la première partie de l’opéra, festive et explosive.

 

À l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, du 29 septembre au 3 octobre

opera.metzmetropole.fr

 

> Répétition publique samedi 23 septembre à 14h

 

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