Lettre de démission de Pierre di Sciullo

Chers collègues,
je vous informe que j’ai présenté ma démission à M. Otto Teichert. Vous trouverez ci-dessous des extraits de ma lettre. Les projets du directeur pour l’option comm, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Je suis pleinement solidaire des trois coordinateurs de l’option et je souscris à leurs arguments.
Je salue particulièrement ceux avec qui j’ai eu le plaisir de collaborer durant ces 15 ans.
Cordiales salutations
Pierre di Sciullo

« Monsieur le directeur,
[…] la transversalité, je n’en parle pas mais je la pratique, professionnellement et pédagogiquement. […] L’opposition entre art et graphisme, je laisse cela aux ringards et aux incultes. Cette conviction de l’enrichissement mutuel des pratiques est partagée dans cette école par ceux qui voient plus loin que le bout de leur nez.
[…]
Je résume vos intentions pour cette section : diminuer de près d’un tiers le nombre d’étudiants, réduire considérablement les heures de chargés de cours, tarir les entrées d’étudiants en équivalence.
[…] Tout le monde s’interroge sur vos motivations, pourquoi vous entreprenez une telle saignée, nuisible pour l’ensemble de l’école. Car en vue de l’EPCC, les filières professionnalisantes sont particulièrement structurées en comm. La recherche aussi. Nos anciens étudiants d’illustration, de didactique et de graphisme, je les rencontre partout dans le milieu professionnel. Une majorité des candidats qui se présentent à notre concours d’entrée souhaitent entrer en comm, afflux qui irrigue la totalité de l’école. Comment croyez-vous qu’ils vont réagir en apprenant que les places seraient drastiquement réduites à Strasbourg, au moment où les autres écoles, tout au contraire s’efforcent d’augmenter leur capacité d’accueil ?
A la mairie de Strasbourg et au ministère de la Culture, on se défend d’une quelconque restriction budgétaire.
C’est pourquoi, Monsieur le directeur, vos projets pour l’option comm suscitent l’incompréhension et la colère parmi nombre d’enseignants et d’étudiants. Vous a-t-on conseillé ? Je doute alors que ce soit dans le souci de l’intérêt général.
[…] Le décalage entre notre réputation nationale et les conditions concrètes d’enseignement, est saisissant : locaux vétustes et exigus, pas de pôle impression dans le bâtiment, absence de connexion internet (on croit rêver…).
La possibilité d’inviter des intervenants extérieurs (conférenciers, workshops) pour la comm est en régulière régression depuis 3 ans.
Je ne peux cautionner cette dérive et c’est pourquoi je vous présente ma démission. J’honorerai bien entendu mon contrat jusqu’à son terme qui est l’année scolaire en cours.
je vous prie d’agréer, Monsieur le directeur, l’expression de mes salutations distinguées »

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