Les Mystérieuses cités d’Or

Épopée haletante en BD se déroulant dans le Mexique du XVIe siècle, Le nouveau monde est un diptyque faisant figure de proto-western.

Nous sommes en 1520 à Tenochtitlan – une cité qui ne s’appelle pas encore Mexico – alors que l’empereur aztèque Moctezuma vient d’être défait par Cortès et ses conquistadors. Voilà le cadre dans lequel les deux scénaristes ont installé cette série en deux volumes. Aux manettes, deux novices en BD, François Armanet (rédac’ chef à L’Obs et romancier, notamment auteur de La Bande du drugstore, qui signe là son premier scénar’) et son complice Jean Helpert ont imaginé une histoire abracadabrantesque : 18 ans après la victoire espagnole, la fille survivante de l’empereur est diablement jolie. Promise au sanguinaire Nuño Beltrán de Guzmán, elle s’échappe, rejoignant Frère Marcos, un jeune moine dominicain envoyé par le Pape et Estéban (arglll, la référence aux Mystérieuses cités d’or), esclave noir affranchi qui sait diablement bien manier l’épée. Poursuivis par Guzmán et ses sbires, ils partent plein nord, la première pour fuir son futur mari qu’elle hait, le second pour évangéliser les populations autochtones, le troisième par soif de l’aventure… Au dessin de L’Épée du conquistador, premier volume du diptyque, Xavier Coyère (déjà aux crayons de la série Mékong) fait merveille avec des influences revendiquées, Jean Giraud et Hermann époque Comanche. La course poursuite se prolonge dans le second tome intitulé Les Sept cités de Cibola où l’on découvre des peuples mystérieux et comprend que l’Or des mythiques cités n’est pas forcément celui qui attire les conquistadors. Avec une conclusion humaniste en territoire US (expliquant le slogan de la série : « Le premier homme blanc qui rencontra les indiens était un noir »), la saga se termine de belle manière, dessinée, pour ce second volume par Stefano Carloni (à qui l’on doit notamment Sinclair) au trait plus sombre, moins travaillé également, qui rappelle néanmoins parfois, par certaines fulgurances – pas assez nombreuses, malheureusement – certains westerns de Víctor de la Fuente.

Le diptyque Le nouveau monde est paru chez Dargaud (13,99 €, chaque album)

www.dargaud.com

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