Le clavier bien inspiré

© Susie Knoll

Deux programmes permettent de découvrir le pianiste en résidence à l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, le croate Dejan Lazić. Voilà un cocktail alerte et envoûtant composé d’œuvres de Haydn, Chostakovitch et Beethoven.

Sous l’impulsion de son directeur musical, l’OPS accueille à nouveau un artiste en résidence. Heureuse initiative qui permettra de découvrir, au cours de la saison 2012 / 2013 (l’année prochaine, la violoniste Isabelel Faust est annoncée) la virtuosité et la profondeur de Dejan Lazić. Pour Marko Letonja, le pianiste croate, « à la fois compositeur et interprète, est capable d’explorer un spectre très varié, du répertoire classique aux œuvres contemporaines en passant par les incontournables du romantisme. Ce sera en outre une occasion de renforcer nos liens avec les autres institutions musicales de la ville en organisant, par exemple, des master-classes au Conservatoire. » Premiers éclats pianistiques en novembre pour un programme dirigé par le chef slovène, dans le cadre d’Orchestres en fête ! (dimanche 18 novembre), où l’altier classicisme de Haydn (son Concerto pour piano et orchestre n°4) répondra à la fougue du Concerto n°1 pour piano, trompette et orchestre à cordes écrit par Chostakovitch en 1933. La partition est irriguée d’une intense liberté moderniste – la chape de plomb totalitaire du réalisme socialiste ne pèse pas encore trop lourd – et se déploie entre humour et références au passé, puisque son utilisées des citations de pièces de Beethoven et… Haydn.

Dans un autre concert, sous l’experte baguette de Walter Weller (jeudi 22 et vendredi 23 novembre), après la découverte de la fulgurante et douloureuse Légende des vainqueurs morts (écrite en 1919 / 1920) de Suk, hommage aux soldats tchèques tombés pendant la Première guerre mondiale, on pourra entendre le Concerto n°3 pour piano et orchestre, étape majeure dans le parcours artistique de Beethoven (créé en 1803), son premier “grand” concerto. La partition « devint au XIXe siècle un modèle du genre par son équilibre formel et par sa conduite du discours musical, qui repose sur l’association de la virtuosité du soliste et de la densité de l’orchestre » selon la définition éclairante donnée par Élisabeth Brisson dans son Guide de la musique de Beethoven (Fayard, 2005). La soirée se terminera dans le romantisme échevelé de la Symphonie n°4 de Schumann. Prochains rendez-vous avec Dejan Lazić en février 2013…

À Strasbourg, à la Cité de la musique et de la danse, dimanche 18 novembre et au Palais de la musique et des congrès, jeudi 22 et  vendredi 23 novembre
03 69 06 37 06 – www.philharmonique.strasbourg.eu
www.dejanlazic.com

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