L’agence tous risques

Zone Blanche © Ego Productions - photo JP Baltel

Née en avril, l’Agence culturelle Grand Est a pour vocation « d’accompagner les forces vives du secteur », résume son directeur général Francis Gelin. Zoom sur une institution engagée et volontaire, maillon essentiel du nouveau puzzle régional.

« Pour moi, la culture n’est pas une variable d’ajustement », rappelle Jean Rottner au début de la conférence de presse de lancement de l’Agence culturelle Grand Est1 à Metz, au mois d’avril. Et le président de la Région de préciser : « Si son budget est aujourd’hui de 53 millions par an, j’ambitionne d’atteindre les 60 en fin de mandat. » Dans ce dispositif, le rôle de la toute nouvelle Agence (association financée à hauteur de 3,5 millions par la Région)2 est d’être « un outil permettant de développer et de mettre en œuvre une politique culturelle », résume Pascal Mangin, président de la Commission Culture.

Des compétences sectorielles
Bras armé de la Région Grand Est, l’Agence est structurée en deux pôles sectoriels. Le premier est dédié au spectacle vivant : « Nous passons d’une logique de soutien à la diffusion – organiser des tournées sur un territoire déterminé comme ce fut le cas des Régionales en Alsace – à une stratégie plus large visant à développer et accompagner des projets territoriaux », explique Francis Gelin qui voit l’institution dont il est directeur comme un « ensemblier. Nous n’avons pas à nous substituer aux acteurs culturels. Notre objectif est de relier entre elles les problématiques de création, de production, de diffusion, de formation ou encore de médiation afin d’éviter une approche en silos. » Cet « accompagnement est le plus global possible et concerne toute la filière du spectacle vivant », les compagnies bien évidemment, mais aussi les équipes des structures culturelles (administratives, techniques, etc.). Dans le second champ d’action – cinéma et image animée – l’objectif est double : « soutenir la création et la production dans le Grand Est et mettre en avant le territoire comme lieu d’accueil de tournages », en animant un Bureau d’accueil. En 2017, on a dénombré 411 jours de tournages professionnels de fiction (pour 35 projets). Dernières réussites en date, la saison 2 de Zone Blanche (qui trouve dans les Vosges un cadre idoine) et la création d’un équipement permanent à Reims pour la série Cherif.

Parcours découverte – Cie En attendant… © V. Muller

Des actions transversales
L’Agence est aussi un important centre de ressources techniques puisque ses parcs de location de matériel scénique (projecteurs, etc.) permettent aux porteurs de projets d’organiser des manifestations dans de bonnes conditions. Au-delà de cette fonction opérative, elle est également une structure de formation à destination « non seulement des acteurs culturels, artistes ou techniciens en tête, mais également des décideurs politiques » : stages, séminaires, tutorats… permettent de prendre en compte en temps réel les évolutions d’un secteur en mutation permanente. Enfin, la structure est « un incubateur. Nous désirons encourager les professionnels à se regrouper (comme pour Versant Est dans le domaine de l’Art contemporain) en leur fournissant des moyens adéquats pour mettre sur pieds un réseau. Notre vocation est de construire un nid pour les laisser, ensuite, voler de leurs propres ailes. » Rassembler, structurer, accompagner : trois verbes qui définissent cet aspect de l’activité de l’Agence, mais aussi sa philosophie générale.

Direction Avignon

La campagne – Mandarine Blanche © Jean-Christophe Bardot


La Région Grand Est soutient financièrement onze compagnies (sur une quarantaine de candidates), sélectionnées par un comité d’experts, au Festival Off d’Avignon (06- 29/07). Se retrouveront notamment les Alsaciens de La Main de l’Homme (pour Bruit de couloir), les Mosellans de La Mandarine Blanche (avec L’Éveil du printemps) ou les Marnais de PapierThéâtre (pour Noir ou blanc). Dans ce cadre, l’Agence culturelle a œuvré à leur accompagnement sur un « marché hyper concurrentiel où l’objectif est de se faire remarquer par des programmateurs au milieu des quelque 1 500 spectacles du Off » résume Francis Gelin. Et de poursuivre : « Nous les avons aidées à préparer ce rendez-vous humainement, techniquement et stratégiquement afin que leur présence en Avignon soit la plus efficace possible. » Toujours dans le cadre du Off, l’agence organisera des rencontres professionnelles avec pour thème “Réseaux / Filières : quelles concertations au service des projets artistiques transfrontaliers ?” (à La Caserne, 10/07).
grandest.fr
avignonleoff.com


1 Elle reprend et fédère le rôle de structures préexistantes, l’Agence culturelle d’Alsace, l’Arteca (un EPCC) en Lorraine et une “agence disparue” qui avait été intégrée aux services de la Région Champagne-Ardenne.
2 Son siège est à Sélestat, mais elle dispose d’antennes à Châlons-en-Champagne, Reims, Metz, Nancy et Épinal

Agence culturelle Grand Est
1 route de Marckolsheim (Sélestat)

culturegrandest.fr

 

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