La Cité des mômes

© Simon Dehaese

Vitrine éclectique de la création contemporaine pour le jeune public, le festival Momix réunit les générations autour de spectacles innovants et pluridisciplinaires. Coup de projecteur sur Panique au Bois Béton, un conte musical qui slame contre les préjugés.

Petit spectateur deviendra grand. Depuis près d’un quart de siècle, Momix fait de la culture le terreau de la citoyenneté avec la même exigence de qualité pour les tout-petits que pour les ados et un foisonnement créatif dont témoigne la soixantaine de spectacles programmés. Attentif à l’air du temps, Philippe Schlienger, directeur du Créa qui organise le festival, n’hésite pas à élargir l’horizon avec des propositions plus insolites, comme ce concert de musiques urbaines de la compagnie Soul Béton, baptisé Panique au Bois Béton. « Les arts s’entremêlent de plus en plus, un concert n’est jamais seulement un concert. Il y a une vraie mise en scène, une histoire. Ce spectacle a des allures de bande dessinée, de fresque contemporaine, voire de conte slamé. »

C’est l’histoire de Monkey B, un jeune garçon qui aime se promener dans les rues de la ville avec son chat Pull-over. Allez savoir pourquoi, le matou décide un beau soir de filer en douce en prenant le dernier bus pour la cité du Bois Béton, dont la réputation rend l’expédition hautement téméraire. Notre héros n’a pas le choix : s’il veut retrouver son chat, il lui faut franchir le périph’ et braver ce territoire hostile. Arrivé dans la cité, il fait la connaissance de La Bricole, qui va l’aider dans sa quête. Grâce à lui, le garçon rencontre les habitants de l’immeuble, galerie de personnages hauts en couleurs, aux caractères truculents et à l’humanité débordante. La réalité reprend ses droits sur les idées reçues et les fantasmes. Pour raconter cette aventure d’aujourd’hui, les deux compères de Soul Béton ont choisi un langage familier des enfants, celui des musiques urbaines, des rythmes ska, punk, reggae, hip-hop. Les mots slamés sont simples, les paroles rigolotes : « L’habit ne fait pas le moine, ne fait pas le man. » Munis d’une guitare rose bonbon, d’un trombone, d’un toy piano ou d’un hélicon, les artistes jouent une musique live sur un échantillonnage de morceaux déstructurés allant de Michael Jackson à la bande originale de Ghostbusters, en passant par des dialogues de vieux films d’animation. Une formule survitaminée et interactive, qui fait danser le jeune public à cœur joie et qui trouve sa place tout naturellement dans ce festival du spectacle vivant. « Le monde sonore investit de plus en plus les plateaux de théâtre. Pas uniquement la composition musicale, mais un travail sur les sons comme élément de création à part entière. De nouvelles voies se dessinent », conclut Philippe Schlienger.

Panique au Bois Béton (à partir de six ans)
À Lingolsheim, à la Maison des Arts, vendredi 30 janvier www.lingolsheim.fr
À Mulhouse, à l’AFSCO – Espace Matisse, samedi 31 janvier www.afsco.org
À Kingersheim, à la salle Strueth, lundi 2 février www.crea-kingersheim.com
À Colmar, au Grillen, mercredi 4 février www.grillen.fr

Festival Momix à Kingersheim et ailleurs, du 29 janvier au 8 février
03 89 50 68 50 – www.momix.org

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