L’archet enchanté

© Kasskara / DG

Entre classiques du répertoire et surprises contemporaines, émotion et virtuosité, la violoniste star Hilary Hahn a concocté un programme plein de surprises à découvrir au Festspielhaus de Baden-Baden et à la Philharmonie de Luxembourg.

Des études avec Jascha Brodsky – le dernier élève vivant d’Eugène Ysaÿe  –, un premier concert à douze ans avec le Baltimore Symphony Orchestra, des choix discographiques payants avant notamment un récent et merveilleux opus dédié aux sonates de Charles Ives… L’archet de la violoniste Hilary Hahn – un peu plus de trente ans – est un des plus intéressants de la scène musicale actuelle. Alliant fluidité et profondeur, elle a réussi à prouver que le Concerto n°1 de Paganini, considéré comme une pièce de virtuosité pure, n’était « pas que cela » dans un disque d’anthologie. Ce n’était pas gagné… La musicienne américaine allie une impressionnante rigueur technique et une absolue musicalité, comme si le parfait mouvement de ses doigts retranscrivait directement ce qui se passe dans son âme et dans son cœur.

Pour ces deux dates elle sera accompagnée par le pianiste Cory Smythe. Le programme ? Des pages de Bach – dont elle est une des meilleures interprètes aujourd’hui – Beethoven ou Fauré. On entendra sa Sonate pour violon et piano n°1. Ce petit chef-d’œuvre était ainsi évoqué par Saint-Saëns (Journal de la Musique du 7 avril 1877) : « On trouve dans cette Sonate tout ce qui peut séduire, la nouveauté des formes, la recherche des modulations, des sonorités curieuses, l’emploi des rythmes les plus imprévus. Sur tout cela plane un charme qui enveloppe l’œuvre entière et fait accepter à la foule des auditeurs ordinaires, comme choses toutes naturelles, les hardiesses les plus imprévues. » Lumineuse et fraîche, l’œuvre irradie de joie, celle d’un compositeur amoureux qui vient de se fiancer avec Marianne Viardot, et les instruments semblent parfois lancés dans une fantastique sarabande lyrique et un dialogue enflammé. Facette plus étonnante de ce concert, on entendra des pages écrites pour la virtuose par des compositeurs contemporains, Franghiz Ali-Zadeh, Elliott Sharp, Antón García Abril ou encore Mason Bates. De charmantes pépites aux surprenantes sonorités.

À Baden-Baden, au Festspielhaus, samedi 5 janvier
+49 7221 3013 101 – www.festspielhaus.de
À Luxembourg, à La Philharmonie, mercredi 9 janvier
+352 26 32 26 32 – www.philharmonie.lu
www.hilaryhahn.com

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