Jean Gab’1, tonton flingueur

Vous avez eu beaucoup de surnoms. Pourquoi avoir signé votre autobiographie du dernier en liste, Jean Gab’1, votre blaze de rappeur.

J’ai été appelé L’emmerdeur, P’tit Charles, La pince… J’ai pris Jean Gab’1 car c’est celui qui correspond le mieux à ma gouaille.

Vous vous exprimez, dans vos chansons et votre livre, avec un argot franchouillard du siècle dernier. D’où vient cette tchatche à la Audiard.

Je suis né en 1967 et autour de moi, tout le monde parlait de cette manière. Je n’ai pas attendu les films de Delon pour jacter comme ça. J’ai tété la rue et poussé avec ce langage d’Indien !

À 19 ans, même « gaulé comme un Mikado », vous n’étiez jamais le dernier lorsqu’il était question de distribuer des « escalopes sur les museaux ».

Je n’avais pas peur de me battre car je faisais de la boxe et ça change beaucoup de choses. Je me prenais des droites et des gauches toute la journée, alors une de plus ou une de moins… 

Dans le monde où vous évoluiez, il était indispensable de ne pas être le dernier à frapper. Il faut être constamment prêt à dégainer.

Je suis toujours sur la défensive et de nature très nerveuse. Je ne suis à l’aise que lorsque j’ai un pétard, c’est tout. Quand je dis pétard, ça n’est pas un calibre, hein !

Vous écrivez que « la plupart des mecs qui font du rap hardcore n’ont jamais mis un coup de tapette à une mouche. » Faut-il être la dernière des canailles pour être crédible dans le hip-hop.

Ce qui m’énerve, ce sont tous ces gus qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas, uniquement parce qu’ils ont vu Scarface !

De tous les gens que vous côtoyiez dans les années 1990 (NTM, Doc Gynéco…), pourquoi êtes-vous le dernier à avoir rappé.

J’étais un gangster. Eux, ils n’avaient que ça à foutre. De toute façon, à l’époque, je n’écoutais pas de rap français, il n’y avait que les Américains. NTM et le reste, ça ne rentrait même pas dans mes esgourdes.

Dernière fois que vous avez « pleuré comme un chirurgien qui aurait merdé son évasion fiscale ».

Il y a quatre mois, pour mes chicots : rage de dents !

Après Chacun cherche son chat ou La Haine, dernier rôle au ciné.

Seuls Two d’Éric et Ramzy, film sorti en 2007… Ça m’emmerde de ne pas plus tourner car le cinoche est la seule chose que je veux faire. Le rap, c’est un accident.

S’il y avait une vie après la mort, vous souhaiteriez revenir sous la même forme. C’est votre dernière volonté.

Exactement, aucun regret… sauf que mon père ait descendu ma mère.

Dernier livre.

Sur la tombe de ma mère, édité par Don Quichotte (16,90 €)

www.donquichotte-editions.com

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