Iconic

Katharina Fritsch, Dolls, 2016 © ProLitteris, Zurich, photo: Ivo Faber

Entre impression 3D et moulage en bronze, Zita – Щapa réunit les travaux de Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow. Violence, pouvoir et oppression au Schaulager.

Entre les deux artistes s’est nouée une relation de longue date. Depuis 1999, Katharina Fritsch et Alexej Koschkarow ont déjà présenté en deux occasions leurs œuvres dans le même espace. La radicalité de leurs propositions crée d’étonnantes rencontres à l’image des Poupées d’un jaune électrique de Fritsch (version stylisée et épurée de représentations traditionnelles du monde rural à l’échelle 1) voisinant non loin du Kalter Ofen (Four froid) de Koschkarow, reproduction en céramique d’un poêle en faïence mêlé à l’image figée d’un début d’explosion de grenade dont le foyer se compose de bûches et braises incandescentes. Méfiez-vous des monochromes de l’Allemande, à l’instar de Sarg (couffin) en forme de cercueil aux couleurs pop et à l’absence de reflet des plus inquiétantes, comme des sculptures-installations du Biélorusse qui construit des narrations puissantes penchant du côté obscur de l’être humain : un Schtetl – village juif – en bois sur un promontoire instable fabriqué avec le parquet de son studio de Brooklyn. Trône en son centre une hache, rappelant les dangers guettant la communauté et son mode de vie, disparus avec les exactions de la Seconde Guerre mondiale. Zita – Щapa émerge ainsi du fil de l’Histoire, de l’exil et de la violence : la fuite de Zita de Bourbon-Parme, impératrice d’Autriche-Hongrie forcée par la défaite de 1918 à se réfugier en Suisse, et la rivière Щapa entourée de forêt qui en fit le refuge des Partisans durant les oppositions entre Russes et Allemands.

Au Schaulager (Münchenstein / Basel) jusqu’au 2 octobre

www.schaulager.org

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