I’ll be your hero

Il déclencha hystéries collectives et bagarres générales, mais ne rencontrera jamais la gloire d’Elvis Presley, d’Eddie Cochran ou de Gene Vincent, ses rivaux. Giacomo Nanni retrace graphiquement la vie tourmentée de Vince Taylor tout au long d’une bio fantasmée.

Paris, les années 1960. Vince Taylor se comporte sur scène comme un prêcheur sur sa chaire. Le rocker se prend pour Jésus, rien que ça. Le cocktail tranxène / bourbon fait son effet : explosif. Une très jeune fille aux yeux manga, jolie Sweet little sixteen, l’attend après le show. Allongé sur un lit, il lui raconte les bombardements allemands qui le hantent, son départ d’Angleterre et son arrivée aux USA, son activité de maître nageur, les filles, ses premiers pas de danse sur les productions Sun Records, sa rencontre avec le King.

http://www.youtube.com/watch?v=omzT6va3Ve4

L’“Angliche” s’achète une combi en cuir noir et une grosse chaîne plaquée or proto hip-hop : sa tenue, son uniforme. Reste à travailler sa pâleur extrême pour parfaire un look démoniaque.

Son titre Brand New Cadillac devient un tube (repris plus tard par les Clash), mais son succès ne sera que très relatif… hormis en France où l’artiste préféré des petites frappes connaîtra un écho inespéré. Dessin en noir & blanc strié, haché, pixelisé, tramé façon Lichtenstein, parfois flouté… : les cases s’enchaînent comme autant de flashs sur la vie décousue de L’Archange noir du rock. Maxime Schmitt (auteur mélomane) et Giacomo Nanni (qui a croqué des Chroniquettes félines éditées chez Cornelius) ont signé la bio fragmentée d’un artiste mythomane aux yeux maquillés au mascara, génie qui passa du microphone à la camisole.

Vince Taylor n’existe pas (22 €) de Maxime Schmitt et Giacomo Nanni

Édité par Olivius

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