Hommage à Jean d’Ormesson

Photo de Stéphane Louis pour Poly

Dernier amour. Il y a une phrase de Woody Allen que j’aime beaucoup : « Je cours encore après les filles, mais je ne sais plus pourquoi. »

Dernier souvenir d’enfance. Je me rappelle très bien. J’avais six ans, mon père était diplomate en Allemagne et je vois passer sous nos fenêtres des Allemands qui chantent très bien, comme ils savent le faire. Ils avaient l’air très gais et suivaient un drapeau rouge à croix gammée. Tout le monde applaudit et j’applaudis aussi… Je reçois alors une belle gifle de mon père qui m’expliquera plus tard : « Il y a une limite à la tolérance, c’est l’intolérable. »

Dernière folie. Peut-être que j’aime encore exagérément les chemises.

Dernière illusion. J’en suis plein, je me demande même parfois si François Hollande ne va pas réussir, mais je crois que c’est une réelle illusion.

Dernière extase littéraire. J’ai adoré les deux derniers livres de Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie qui est un chef-d’œuvre et La Tombe du divin plongeur, un recueil d’articles… Le titre et la préface sont merveilleux.

Dernière admiration. J’admire très, très facilement, c’est mon côté ringard. J’aime l’ironie, mais j’adore l’admiration. Je suis tout prêt à admirer une jolie jeune fille ou le dernier livre qui vient de paraître.

Dernière mélancolie. J’aimerais avoir vingt ans.

Dernière déception. Je ne les ai plus.

Dernier mot. Merci.

Dernière volonté. Pensez à moi, ne m’oubliez pas.

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