Dreams are my reality

© Gilles Abegg

Œuvres lyriques baroques et contemporaines : la programmation de l’Opéra de Dijon opère un excitant grand écart temporel avec comme fil rouge l’envie de « réenchanter le monde » selon son directeur général et artistique Laurent Joyeux.

Quelle est la thématique de votre neuvième saison à la tête de l’Opéra de Dijon ? J’ai eu envie de la placer sous le signe du merveilleux, du rêve et de la fable en explorant tout d’abord les racines de l’opéra avec L’Orfeo de Monteverdi (30/09-04/10) dans une mise en scène décapante et rock d’Yves Lenoir qui se demande qui aurait pu incarner le personnage au XXe siècle. Pour lui, ce pourrait bien être Ian Curtis, le chanteur de Joy Division.

L’ère baroque est très présente dans vos choix… J’avais le désir de présenter une seconde version du mythe avec Orphée et Eurydice de Gluck (04-08/01, puis aux 2 Scènes de Besançon, 17 & 19/01) et nous n’avons pas résisté à un autre Monteverdi, Le Retour d’Ulysse dans sa patrie (31/03 & 02/04) avec un casting exceptionnel regroupant Rolando Villazón et Magdalena Kožená.

Quel sera le grand moment lyrique de la saison ? Sans aucun doute une autre variation sur le thème du conte et de la quête, La Flute enchantée de Mozart (17-25/03) montée par David Lescot. Le monde onirique de Papageno et de la Reine de la Nuit trouve d’étranges échos dans un opéra contemporain de David Chaillou, Little Nemo (02-04/02), véritable plongée au pays des rêves inspirée de la célèbre BD de Winsor McCay.

Créé au Festival d’Aix-en-Provence cet été, Kalîla wa Dimna (11-14/05) est également un conte: comment décrire cet opéra du compositeur palestinien Moneim Adwan ? Il est inspiré d’un recueil de fables animalières Kalîla et Dimna, deux chacals vivant à la cour du roi lion : d’origine indienne, ce texte traduit en arabe est un véritable vadémécum à l’usage des sages et des princes dont La Fontaine s’inspira largement. S’y croisent des musiques venues des deux côtés de la Méditerranée.

Hors les huit productions lyriques, la saison est riche de 40 concerts et de sept spectacles de danse. Quel est votre coup de cœur ? Une soirée intitulée L’Amérique, de Bernstein à Bartók (08/04) avec Les Dissonances, ensemble en résidence à Dijon : elle est emblématique d’une thématique qui irrigue la saison instrumentale, “New York vu par…”.

Présentation de saison

À l’Opéra (Dijon), jeudi 8 septembre

À la Salle Vaulabelle (Auxerre), lundi 12 septembre

Au Centre Social (Lons-le-Saunier), mardi 13 septembre

À La Commanderie (Dôle), jeudi 15 septembre

À l’Espace Jean Zay (Chalon-sur-Saône), vendredi 16 septembre

www.opera-dijon.fr

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