Croisement

© Cosimo Piccardi

Pour son traditionnel ciné-concert de fin de saison, La Filature propose Counter Phrases, rencontre au sommet, cross-over excitant entre danse, vidéo et musique contemporaine. Des compositeurs (Steve Reich, Luca Francesconi, Jonathan Harvey…) ont écrit des partitions sur des films sensibles de Thierry De Mey montés et difractés en trois écrans autour de chorégraphies signées Anne Teresa de Keersmaeker. S’ajoutent à cela des compositions du malien Ballaké Sissoko qui sera présent avec l’Orchestre symphonique de Mulhouse et TM+ pour cette soirée live sous la direction musicale de Laurent Cuniot.

Vous voilà à la tête d’une soirée étonnante et alléchante à laquelle vous avez apporté une touche sublime : l’invitation faite à Ballaké Sissoko…
À côté des compositeurs internationaux de musique contemporaine qui avait été invités en 2003 à écrire sur les films de Thierry De Mey réalisés avec Anne Teresa De Keersmaeker, il me semblait intéressant de pousser la diversité des regards vers l’Afrique, pensant tout de suite à Ballaké Sissoko et son amour des rencontres et des expérimentations, notamment avec Vincent Ségal.

© Cosimo Piccardi
© Cosimo Piccardi

Comment avez-vous structuré cette soirée ?
Il fallait jouer sur l’alternance entre les orchestres et les films. Quatre sont dédiés à la musique contemporaine, quatre à Ballaké Sissoko. Au milieu, comme en pivot, In Silence II n’est accompagné par aucune musique. L’immersion se fait grâce à l’ambiance sonore d’origine : bruits de la nature, des corps, des souffles… Mon autre petit plaisir a été de proposer deux versions successives de Controcanto et Dance Patterns, une fois par TM+ et l’Orchestre symphonique de Mulhouse et l’autre par Ballaké Sissoko. Une manière de confronter les écritures singulières et l’étrangeté des partitions de Luca Francesconi et Steve Reich avec la tradition séculaire des rythmes mandingues, la finesse mélodique et harmonique de la kora, la rythmique incroyable du balafon et de la guitare. Une vraie stimulation sensorielle d’écoute !

Quel est votre coup de cœur dans ce programme ?
La composition de Jonathan Harvey pour Moving Trees : son mélange de qualité poétique d’écriture, d’hédonisme et de sensualité du son répond au miroitement de la lumière du film. L’ensemble est très chaleureux et donne un plaisir fou.

À La Filature (Mulhouse), vendredi 24 juin
www.lafilature.orgwww.tmplus.org
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