Créatures baroques

© Felix Broede / DG

Sous l’intitulé Monstres, sorcières & magiciens, c’est à une promenade dans les opéras de Haendel et Purcell placée sous le signe de l’étrange que nous convient la basse Nahuel di Pierro et la soprano Patricia Petibon.

Artistes associés à l’Opéra de Dijon, Emmanuelle Haïm et les musiciens de son Concert d’Astrée sont des étoiles baroques. Il est vrai que l’ensemble porte le nom de celle qui « fut déesse sur la terre au temps de l’âge d’or, mais Astrée est partie quand la colère est arrivée, et sa fuite rapide a créé les astres, qui ne sont autres que la poussière lumineuse qu’elle laissa derrière elle », explique la claveciniste et chef d’orchestre. Ils ont imaginé un fascinant diptyque autour des créatures opératiques fantastiques de leur répertoire de prédilection. Première escale en Angleterre avec Purcell et Haendel. Le second volet s’attachera à l’opéra français avec des œuvres de Lully, Charpentier ou Rameau (vendredi 18 mars à Paris et dimanche 20 à Dijon). On y découvrira notamment le glacial et sublime What power art thou, air du génie du froid de King Arthur (rendu célèbre par Klaus Nomi qui l’a repris dans Cold Song), les incroyables et bienfaisants pouvoirs vocaux du magicien Zoroastro dans Orlando, l’univers féérique et onirique de The Fairy Queen ou encore les amours contrariées d’Acis et Galatée, lorsque le monstrueux cyclope Polyphème, jaloux, fait irruption dans les verts pâturages arcadiens avec la délicatesse d’une Panzerdivision.

Sortilèges puissants, philtres d’amour, tempêtes immenses, dragons tirant un char céleste, apparitions fantasmagoriques et maléfices en tout genre… Dans cet univers fantastique, le public sera accompagné par deux voix d’exception, la basse Nahuel di Pierro – qui fut, par exemple, un impérial Mercurio dans L’Incoronazione di Poppea de Monteverdi à l’Opéra Garnier en juin 2014 – et la merveilleuse Patricia Petibon. On retrouve avec plaisir une des sopranos les plus excitantes de la scène internationale, Belle excentrique (pour reprendre le titre d’un de ses opus paru en 2014), baroqueuse de diamant et reine de la pyrotechnie vocale, elle se glisse avec élégance dans des partitions fluides où se mêlent fulgurances vocales et transparence musicale.

À Dijon, à l’Auditorium, jeudi 15 octobre

03 80 48 82 82 – www.opera-dijon.fr

À Paris, au Théâtre des Champs-Élysées, samedi 17 octobre

01 49 52 50 00 – www.theatrechampselysees.fr

 

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