Big bazar

© Camille

Spectacle à destination du jeune public, Le Grand Bazar symphonique est une rencontre (d)étonnante entre le répertoire classique de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et le rock français déjanté du Weepers Circus.

Quelque 70 musiciens de l’OPS et leur chef d’orchestre Rémi Studer entourent les cinq membres du Weepers Circus, groupe strasbourgeois de chanson française polymorphe mêlant folk onirique et rock abrasif qui s’illustre également dans le répertoire pour les enfants depuis 2009 (avec la parution du livre-disque illustré par Tomi Ungerer À la récré). « C’est une belle rencontre, à la fois un fantasme et un défi pour nous », explique Christian Houllé aux claviers de la formation. Le spectacle débute avec les premières mesures de la Symphonie n°5 de Beethoven… vite interrompues par les trublions du Weepers et leurs sonorités de guingois, toutes désaccordées. Comme un symbole de ce Grand Bazar symphonique où les deux formations luttent amicalement, tentant chacune de s’imposer dans un jeu burlesque : les hits du classique interprétés par l’Orchestre alternent avec les chansons foutraques, créations originales ou comptines revisitées (Pirouette cacahouète version rap, Promenons-nous dans les bois avec des sonorités rock, etc.) soutenues par une base symphonique. « Mélanger tous ces univers est une manière de montrer aux enfants que le classique est une musique comme les autres, que ce n’est ni compliqué, ni ennuyeux, qu’il n’existe aucune frontière entre les genres », explique Christian.

Les saynètes s’enchaînent, les musiciens jouent, s’amusent, se déguisent dans des sketches drolatiques, se servent de masques, d’accessoires insolites : des fémurs, deviennent par exemple, les baguettes du batteur ! « Nous sommes des voleurs de mélodies qui débarquent sur scène avec de grandes valises. De chacune jaillissent des mondes sonores différents, souvent féroces. Pas de niaiserie, ni d’angélisme. Nous ne sommes pas Henri Dès ou Chantal Goya. » La mayonnaise prend : au fil des minutes, le spectacle se déploie et l’on croise un curieux dragon, des poules transgéniques, un ogre souhaitant devenir végétarien. Les sonorités s’entremêlent, mettant en lumière la porosité qu’il peut exister entre des rythmiques hawaïennes, le romantisme germanique et Le Chanteur de Mexico. « C’est qu’on fait tous de la musique. Le reste, hein… », conclut Christian Houllé, mi sérieux, mi sale gosse.

Au Palais de la Musique et des Congrès (Strasbourg), samedi 12 et dimanche 13 mars www.philharmonique.strasbourg.eu

 Au Theater Basel, dimanche 20 mars

www.sinfonieorchesterbasel.ch

www.weeperscircus.com

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