All you need is love

Cristina Lucas, To the wild

Sous l’intitulé Tourments, le Musée de l’Image d’Épinal propose deux expositions en connivence. La première est dédiée aux histoires d’amour mythiques, tandis que la seconde présente les vidéos de Cristina Lucas.

« Les amours malheureuses suscitent plus d’intérêt que les amours heureuses » : c’est ce constat qui a poussé la commissaire Martine Sadion à composer Histoires d’amours, fascinant melting pot marqué par une extrême porosité entre les arts où se découvrent des images d’Épinal – cela va sans dire – comme celles narrant les pérégrinations d’Orphée aux Enfers où la tragédie de Roméo et Juliette, mais également de délicates gravures du XVIIIe siècle retraçant les malheurs de Pyrame et Thisbé ou les aventures de Paul et Virginie. L’intelligence du propos est de faire entrer en résonance ces épopées où l’intime se mêle à l’universel en explorant la vaste palette des arts – avec une large place laissée à l’opéra baroque, puisque vidéos et musiques baignent les salles – et en arpentant les époques. Le visiteur découvre aussi bien des pièces signées Daum que des tableaux de Gustave Moreau ou de Seghers (avec une charmante Madeleine repentante). La création contemporaine n’est pas oubliée avec, par exemple, le Miroir de Patrick Neu, étonnante réflexion sur Narcisse dont bien d’autres avatars peuplent l’exposition.

Face à ces Histoires d’amours multifocales, la seconde partie de  Tourments est monographique et dédiée à la vidéaste Cristina Lucas (née en 1973). Dans une de ses œuvres, elle nous invite à redevenir sauvage et à nous tourner vers la nature : comment ne pas y voir un lien avec Geneviève de Brabant qui, injustement accusée d’adultère va survivre sept ans dans la forêt avec son enfant ? Très présente dans l’autre section de l’exposition, on la découvre déclinée de multiples façons en images et gravures, mais aussi sous la forme d’extraordinaires marionnettes de bois datant du XIXe siècle qui servaient à la représentation du drame, montée par des “artistes colporteurs” allant de village en village. Ces correspondances subtiles forment la trame d’un événement original invitant autant à la réflexion qu’à la contemplation.

À Épinal, au Musée de l’Image, jusqu’au 15 mars

03 29 81 48 30 – www.museedelimage.fr

 

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